
Titre original: | Titeuf Le film |
Réalisateur: | Zep |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 88 minutes |
Date: | 06 avril 2011 |
Note: | |
Rien ne va plus dans la vie de Titeuf : Nadia, la fille de ses rêves, ne l’a pas invité à son anniversaire, et ses parents se sont séparés, soi-disant parce qu’ils ont besoin de réfléchir, ce qui équivaut selon l’avis expert de ses camarades de la cour de récrée au premier pas vers le divorce. Pour regagner le cœur de Nadia, Titeuf rédige une lettre d’amour anonyme, qu’il mélange par accident avec la liste des courses. Plus inquiet que jamais, le petit trublion à la mèche blonde craint que sa mère soit partie à cause de cette déclaration d’un amant mystérieux.
Critique de Tootpadu
Pour les néophytes dans le domaine de Titeuf, dont nous faisons partie, sa première sortie au cinéma a au moins l’avantage de les familiariser avec l’univers pas du tout innocent du monde des adultes vu à travers les yeux du gamin à la houppette. En dépit de l’humour généralement bon enfant, le fond de l’histoire est en effet assez sombre, puisque le cancre pré-pubère doit y affronter le divorce probable de ses parents, un psy qui veut lui enlever le cerveau, et avant tout cette nébuleuse insaisissable, les filles, qui ne servent à première vue à rien, mais dont il fait si bon de tomber amoureux, ou au moins de s’en vanter devant ses copains. Comme vous le voyez, l’existence du jeune héros est d’une banalité attachante, qui rend ses frasques ininterrompues d’autant plus accessibles et séduisantes.
Car l’impression ne nous quitte guère que Titeuf Le film n’est qu’une immense opération de séduction, censée profiter de la notoriété de son protagoniste, sans forcément trahir l’esprit irrévérencieux qui l’anime. Ses aventures sont ainsi assez sympathiques pour divertir convenablement un public adulte. Mais à l’exception de quelques jeux de mots ingénieux, issus de la fâcheuse habitude de Titeuf de vouloir tout comprendre au premier degré, il manque au film une véritable verve scénaristique et un rythme dramatique, capables de dissiper la sensation d’assister à la mise en images d’un album ou à la fusion de deux ou trois épisodes de la série animée.
Enfin, la 3D n’apporte strictement rien à l’aspect visuel du film, ni à une meilleure immersion dans l’univers de Titeuf. Ce dernier est certes riche en observations ironiques sur le décalage entre la perception du monde par les enfants et celle prétendument plus éclairée par leurs aînés, mais ce regard d’une pertinence sociale indéniable est tributaire d’un style de dessin, qui ne gagne rien à être engoncé dans une vision en relief dispensable.
Vu le 21 mars 2011, à la Salle Pathé Lamennais
Note de Tootpadu:
Critique de Mulder
Contrairement à de nombreux spectateurs se rendant au cinéma pour découvrir ce film réalise par l'auteur de la bande dessinée incontournable du paysage français, c’est avec un regard neutre que j’ai découvert ce film. Titeuf se base sur l'excellente idée de voir le monde adulte à travers les yeux d’un enfant à l'imagination débordante. Ce regard naïf fait – au même titre que le Petit Nicolas – toute la richesse et la force de la bande dessinée, matérielle de base de ce film. La série télévisée ayant connu un grand succès, l'idée d’en tirer un film fut d'une évidence flagrante pour l'auteur.
Le principal défi d'un film est de retenir l'attention du spectateur sur une période assez longue (ici une heure et demie environ). Au vu du résultat, l’objectif est atteint avec les félicitations du jury. Rares sont les films d'animation français aussi réussis, dans la forme et dans le fond. Avec une ironie et un regard attendri, le réalisateur fait de son jeune personnage le symbole des crises multiples rencontrées par notre jeunesse (divorce des parents, problèmes amoureux, agressions multiples, rebellions). Non seulement ce film nous fait rire tout au long, mais il réussit surtout l'impossible, soit de nous redonner notre âme d'enfant.
Certes, Titeuf Le film n'est pas exempt de défauts, comme une 3D qui n'apporte rien au film, un manque de profondeur dans certaines scènes, et le fait de ne pas profiter de ce média pour apporter de nouveaux éléments fondateurs. Reste que voir un bon film d'animation français est tellement rare, que rater ce film serait un acte impardonnable !
Vu le 10 avril 2011, au Gaumont Disney Village, Salle 1
Note de Mulder: