Aventures de Pinocchio (Les)

Titre original: | Aventures de Pinocchio (Les) |
Réalisateur: | Luigi Comencini |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 129 minutes |
Date: | 22 août 1975 |
Note: | |
Le vieux menuisier Geppetto aimerait bien avoir un peu de compagnie. Veuf depuis longtemps et extrêmement pauvre, il demande alors à son confrère, maître Cerise, de lui faire avance d'une bûche pour en sculpter un pantin. Cerise est ravi de lui laisser un bout de bois qui parle. Affectueusement, Geppetto nomme son pantin Pinocchio et il ne s'étonne pas trop de ses mouvements autonomes. Mais après l'intervention de la fée bleue, Pinocchio devient carrément un petit garçon, dont les agissements finiront par désespérer le vieil homme.
Critique de Tootpadu
Qui eût cru que Pinocchio, un des héros incontournables des enfants européens, était un tel cancre, un gamin tellement impossible que la gentille fée bleue se voyait régulièrement obligée de le ramener à son essence de bout de bois ? Certes, les transformations incessantes de cette version italienne sont imputables à des contraintes techniques et dérogent par conséquent au conte de Carlo Collodi. Mais elles fournissent un moyen de pression astucieux pour réguler les excès de la fougue juvénile du garçon en bois. La dimension d'apprentissage de la vie, avec ses contraintes et ses réalités, s'en voit accrue, ce qui crée en même temps un contrepoids idéal pour le côté fantastique du conte.
Le Pinocchio selon Luigi Comencini est en quelque sorte un enfant comme les autres : fougueux et innocent, enclin aux tentations de tout bord et dépendant de l'affection parentale. Qu'il soit à la base un bout de bois, mis en danger exclusivement par le feu qui, du coup, se transforme en peinture murale dans l'atelier de Geppetto, lui confère à la fois une insouciance (la pendaison, la noyade de l'âne) et une limitation plutôt fascinantes. Les opportunités de ce dilemme existentiel ne sont pas entièrement épuisées dans cette version courte, mais les aventures rocambolesques du garçon s'en inspirent suffisamment pour se rendre également intéressantes d'un point de vue adulte.
Enfin, le rythme narratif est forcément approximatif, puisqu'il s'agit ici de la version cinéma, écourtée considérablement, d'un feuilleton pour la télévision italienne, qui durait pratiquement six heures. Les sauts dans le récit sont alors énormes et on a plus l'impression d'assister à une suite de vignettes pittoresques qu'à un conte à la narration classique. Dans ce sens, le film s'apparente curieusement à un tour de manège dans un parc d'attractions, où les différents décors sont évoqués avec autant de faste, sans que cette expérience laisse le temps de réellement sonder l'histoire très riche, à plusieurs niveaux, de Pinocchio.
Vu le 27 avril 2007, au Quartier Latin, Salle 2, en VO
Note de Tootpadu: