Rango

Rango
Titre original:Rango
Réalisateur:Gore Verbinski
Sortie:Cinéma
Durée:107 minutes
Date:23 mars 2011
Note:
Un caméléon, jusqu’à présent satisfait de son existence solitaire d’animal de compagnie, se trouve propulsé par accident en plein désert. Il se dirige vers ce qui est supposé être le seul point d’eau, la ville isolée de Poussière. Face à l’accueil glacial de la part des habitants, le caméléon se fait passer pour Rango, un héros redoutable venu de l’ouest qui fera régner la paix et la justice dans le patelin en proie à une grave crise d’eau.

Critique de Tootpadu

L’originalité et la vigueur n’ont jamais été la marque de fabrique du réalisateur Gore Verbinski, qui a certes su se faire un nom à Hollywood grâce au succès commercial de la trilogie des Pirates des Caraïbes, mais dont la filmographie pullule autrement d’œuvres plutôt mous du genou. Sa reconversion tardive au film d’animation ne fait guère exception à la règle, puisqu’elle accumule dans un contexte convenablement divertissant des renvois pas toujours ingénieux aux recettes éprouvées, affinées par des cinéastes plus visionnaires que lui.
Le faux départ autour du caméléon qui est en quelque sorte le maître narcissique de son propre univers, réduit aux monologues théâtraux dans le cadre préservé de son bocal de verre, se transforme rapidement en une relecture en règle de la grande tradition du western. Le mythe du justicier sans nom y est autant passé en revue que celui de l’homme d’affaires véreux, qui tient le destin de la ville misérable dans le creux de sa main, jusqu’à ce que l’action irréfléchie du nouveau venu maladroit déclenche une réaction en chaîne aux conséquences imprévisibles. La succession de ces moments phares du genre se fait avec une souplesse narrative toute relative, mais l’absence d’originalité dans l’approche de ces figures imposées empêche la moindre prise de plaisir réelle. En plus, l’aspect visuel de Rango et son serpent à la mitrailleuse intégrée rappelle plus le navrant Wild wild west de Barry Sonnenfeld que les épopées incontournables de cow-boys, en vogue jusqu’à la fin des années 1970.
Même la bande originale de Hans Zimmer n’arrive pas à dissiper l’impression que ce film d’animation n’est en somme qu’une immense resucée sans âme, fabriquée de toutes pièces pour plaire au plus grand nombre de spectateurs, mais dépourvue de la plus infime étincelle d’originalité. Les aventures du caméléon trouillard peuvent ainsi éventuellement divertir. Pour un spectacle inventif et visuellement attrayant, il faudra par contre chercher ailleurs que chez Nickelodeon, le parent pauvre des studios d’animation, qui ne dispose ni de la verve scénaristique de Pixar, ni de la poésie formelle de ses confrères internationaux aux moyens plus modestes.

Vu le 8 mars 2011, à la Salle UIP, en VO

Note de Tootpadu: