
Titre original: | Je suis un no man's land |
Réalisateur: | Thierry Jousse |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 95 minutes |
Date: | 26 janvier 2011 |
Note: | |
Le chanteur Philippe Katerine est en tournée dans sa région natale. Après le concert, il est attendu dans sa loge par Chloé, une fan inconditionnelle qui l’invite chez elle. Philippe découvre trop tard qu’elle veut le séquestrer et garder à sa disposition exclusive. Il se sauve in extremis et court à travers les champs pour échapper à son admiratrice forcenée. Au petit matin, il arrive à la ferme de ses parents, qu’il n’a pas vus depuis cinq ans.
Critique de Tootpadu
Le premier film réellement estampillé Philippe Katerine ressemble de près à un one-man-show à la gloire du chanteur. Alors que ce dernier avait déjà tenu auparavant des seconds rôles dans une petite dizaine de films, la deuxième réalisation de l’ancien critique Thierry Jousse est le premier où toute l’intrigue ne repose que sur lui. Par conséquent, les nombreux fans de l’artiste – qui ne sont pas nécessairement tous aussi illuminés que Chloé – seront aux anges, quand ils verront leur idole traîner sa gueule de petit rebelle grognon à travers une histoire sans autre attrait particulier. Pour tous les autres, le constat sera sensiblement plus mitigé …
Le jeu inexpressif de Philippe Katerine rend en effet nullement plus accessible et engageant le périple mollement fantastique de son personnage. Celui-ci se trouve prisonnier de son village natal, dont il ne pourra partir que grâce à l’aide de l’improbable femme de sa vie, une ornithologue campée avec son charme niais habituel par Julie Depardieu. La référence très libre au dispositif narratif d’Un jour sans fin de Harold Ramis ne débouche ici sur aucune prise de conscience digne d’intérêt. Je suis un no man’s land vagabonde ainsi sans raison d’être reconnaissable à travers un terrain vague filmique, dont seuls le réalisateur et sa vedette complaisante détiennent le plan.
Si ce n’était pour l’interprétation sans peur du ridicule de Judith Chemla dans le rôle de Chloé, hélas trop vite évincée de l’intrigue, et une seule séquence d’une humanité touchante, lors du renouvellement des vœux du mariage par les parents de Philippe, cette comédie vaguement étrange serait un objet filmique aussi distant et abstrait, voire viscéralement antipathique, que l’art de Philippe Katerine, homme de musique et de spectacle, qui est encore très loin d’imposer son style désinvolte au cinéma !
Vu le 5 janvier 2011, au Club de l'Etoile
Note de Tootpadu: