Arrietty Le Petit monde des chapardeurs

Titre original: | Arrietty Le Petit monde des chapardeurs |
Réalisateur: | Hiromasa Yonebayashi |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 95 minutes |
Date: | 12 janvier 2011 |
Note: | |
Le jeune Sho s’installe pour l’été dans la maison de sa mère, afin de s’y reposer avant une opération cardiaque. A son arrivée, il aperçoit dans le jardin la minuscule Arrietty, la fille d’une famille de chapardeurs qui a trouvé refuge dans la cave à l’insu des habitants. Alors qu’Arrietty apprend de son père comment parcourir la maison la nuit sans se faire repérer, Sho aimerait tant faire plus ample connaissance avec cette créature farouche.
Critique de Tootpadu
L’adaptation d’un classique de la littérature pour enfants anglaise, sur l’air d’une musique celtique, effectuée par des animateurs japonais : le mélange à l’origine de cet anime est si hétéroclite que l’insuccès relatif d’Arrietty Le Petit monde des chapardeurs n’est finalement pas si surprenant que cela. Pour son premier film, le réalisateur Hiromasa Yonebayashi évite au moins les pièges qui avaient rendu la première version filmique du roman de Mary Norton, Le Petit monde des Borrowers de Peter Hewitt, aussi exécrable. Mais de la part du maître Hayao Miyazaki, ici scénariste, nous étions en droit d’attendre un conte plus engageant d’un point de vue visuel et narratif.
L’histoire d’une toute petite fille, obligée de partir vers de nouveaux horizons parce qu’elle a osé se montrer à l’ennemi héréditaire, l’homme, n’est pas avare en petites touches édifiantes, adressées en priorité aux enfants, sur la nécessité de respecter l’autre pour pouvoir cohabiter paisiblement en société. De même, l’aspect visuel de l’animation tire simultanément profit de différentes techniques de dessin, pour un résultat final agréable à l’œil, mais dépourvu de la poésie plastique propre aux chefs-d’œuvre de Miyazaki ou d’Isao Takahat, les maîtres incontesté du studio Ghibli. Enfin, la description des personnages ne dépasse guère le stade d’un portrait superficiel, brossé à la va-vite pour maintenir un antagonisme quelque peu factice entre la méchante gouvernante et l’innocence des adolescents. La relation de confiance et de soutien qui est censée naître entre Arrietty et Sho ne se concrétise également jamais assez pour justifier l’adieu pesant qui clôt le film.
Enfin, l’aspect le plus déroutant de ce film d’animation autrement plutôt inoffensif est la bande originale composée par Cécile Corbel, truffée de chansons insipides chantées tour à tour en anglais ou en japonais. Au lieu de contribuer une touche personnelle au ton de l’univers hautement codifié des films d’animation japonais, la partition de la jeune artiste bretonne se contente de singer bêtement les thèmes de Joe Hisaishi.
Vu le 20 décembre 2010, à la Salle Pathé François 1er, en VO
Note de Tootpadu: