Bébé Mode d'emploi

Bébé Mode d'emploi
Titre original:Bébé Mode d'emploi
Réalisateur:Greg Berlanti
Sortie:Cinéma
Durée:115 minutes
Date:08 décembre 2010
Note:
Le premier rendez-vous entre Holly Berenson et Eric Messer, arrangé par leurs amis communs Alison et Peter Novak, était plutôt catastrophique : il avait une heure de retard et elle était tellement sur les nerfs qu’elle a mis fin à leur rencontre au bout de cinq minutes. Trois ans plus tard, Holly et « Messer » ne peuvent toujours pas se sentir. La disparition soudaine d’Alison et Peter, ainsi que la dernière volonté de ceux-ci, obligent toutefois ces deux ennemis de longue date d’emménager ensemble dans la maison des Novak, afin d’y élever conjointement la petite orpheline Sophie.

Critique de Mulder

Les comédies des grands studios américains semblent de plus en plus correspondre à la malbouffe, type McDonald, dans le sens qu’elles sont la plupart du temps des véhicules à star (Katherine Heigl) ou à star en devenir (Josh Duhamel). Dans le cas présent, les deux principaux personnages sont incarnés par des stars du petit écran (« Grey's anatomy » vs. « Las Vegas »). Nous présentant ces deux personnes que tout oppose, obligées de vivre sous le même toit pour élever l'enfant de leur couple d'amis décédé, ils vont devoir mettre de côté leur différents pour élever au mieux cette petite fille orpheline.

Le jeu de Katherine Heigl est certes limité, raison pour laquelle elle se cantonne actuellement aux comédies pour maximiser au possible l'image qu'elle s'est donnée à travers la série qui a fait sa gloire, mais l'atout charme qu'elle prodigue par sa présence au film est indéniable. A contrario et après s'être investi dans les deux premiers Transformers, Josh Duhamel semble vouloir revenir à la comédie, qui lui sied à merveille. Il apparaît donc ici comme la valeur ajoutée du film.

Le sujet de ce film nous montre que élever un enfant n'est pas chose facile sous bien des angles psychologiques et financiers, mais que le plaisir peut être total à condition de se rendre compte de l'importance qu'occupe une bonne éducation. Ce film brancardise donc la classe moyenne américaine, calquée sur l'idée du couple naturel et à deux enfants, véhiculée intrinsèquement dans nombre de films et de livres. Nous assistons donc aux changements de premières couches, aux premiers pas, aux premières nuits mouvementés.

Contrairement à Date limite, ce film ne restera pas comme un futur classique du genre, mais il se laisse voir.

Vu le 18 novembre 2010, au Paramount Opéra, Salle 2, en VO

Note de Mulder:

Critique de Tootpadu

L’ingéniosité toute relative avec laquelle les scénaristes américains recherchent sans relâche de nouvelles prémisses à partir desquelles ils pourront conjuguer toujours les mêmes formules de comédies plus ou moins romantiques a presque de quoi forcer le respect. Dans ce film gentillet sur l’éternelle attirance entre des caractères opposés, c’est par contre justement l’élément déclencheur, foncièrement tragique, qui dénote sensiblement, avant que la mécanique parfaitement huilée de l’amour improbable ne prenne le relais. Il reste en effet à prouver que le rapprochement entre Holly et Messer nécessitait réellement un tel coup de théâtre retentissant, dont la narration s’acquitte par ailleurs d’une façon presque lapidaire.
L’intrigue passablement divertissante de Bébé Mode d’emploi n’aurait sans doute pas moins bien fonctionné, si les pauvres géniteurs du petit bout de chou à l’origine de tout n’avaient pas été massacrés d’une manière aussi expéditive. En effet, tous les contretemps, qui arrivent par la suite aux parents improvisés, s’inscrivent parfaitement dans la tradition des comédies américaines inoffensives, suffisamment opportunistes pour se permettre quelques écarts de conduite vers une vulgarité plutôt bon enfant – après tout, un bébé qui vomit et qui se chie dessus reste toujours adorable –, mais en même temps conscientes des passages obligés qu’il faut inclure impérativement. La profession du personnage principal féminin oblige, nous n’échappons ainsi pas à toutes sortes de moments délicieux, voire sirupeux, s’ils ne sont pas carrément hallucinogènes. Le coup du space cake a beau être usé jusqu’à la corde, il marche toujours aussi bien, notamment auprès de l’assistante sociale étonnamment omnisciente.
Grâce au charme de Josh Duhamel et aux maniérismes récurrents de Katherine Heigl, la sauce prend juste assez entre ces deux philosophies de vie opposées pour nous faire passer convenablement le temps. Autant écrire que ce film ne nous laissera certainement pas de souvenir indélébile.

Vu le 18 novembre 2010, au Paramount Opéra, Salle 2, en VO

Note de Tootpadu: