Titre original: | Mon babysitter |
Réalisateur: | Bart Freundlich |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 94 minutes |
Date: | 17 novembre 2010 |
Note: |
Une nouvelle fois, il est crédité simultanément comme scénariste et producteur. Il s'est entouré d'une star mondiale, décidée de revenir sur les devants de la scène (Catherine Zeta Jones) et par Justin Bartha, un jeune acteur accoutumé aux seconds rôles dans des blockbusters (la série des Benjamin Gates et Very bad trip). L'alchimie créée par ces deux comédiens est convaincante et la relation entre ce jeune babysitter de 25 ans et cette mère divorcée avec deux jeunes enfants à charge est totalement crédible. Cette comédie sort des chemins traditionnels des comédies des grands studios aseptisées au possible. Elle se révèle très joliment troussé et nous permet de rire intelligemment sur les relations hommes et femmes, surtout si dans ce type de relation amoureuse il y a un tel écart d'âge de vingt ans. Comme le montre ce film, trouver sa moitié n'est pas une chose facile, surtout lorsque les deux partenaires sortent d'une relation difficile (le mari de Sandy lui mentait et Aram s'était fait utiliser et s'était marié ne sachant pas que sa femme ne l'avait fait que pour obtenir la citoyenneté américaine). A chaque tranche de la vie, les enjeux ne sont pas les mêmes (réussite sociale, vie dissolue). Le constat dressé est réaliste et nous montre qu'une relation n’est durablement possible que si le couple entretient cette flamme constamment et ne se laisse pas aller à rester ensemble que pour des raisons mercantiles. Il nous montre surtout que de plus en plus de jeunes adultes américains sont de plus en plus de vrais geeks, mordus de consoles de jeux et de cinéma.
Ce film, plein de situations cocasses et de bons jeux de mots, nous montre bien que si un réalisateur veut porter littéralement un film et lui donner une vraie consistance, il doit le faire librement sans rendre constamment des comptes à son studio et à ses producteurs. Le cinéma indépendant américain est donc de plus en plus courtisé par les acteurs réputés, car il leur permet de sortir des rôles identiques qu’on leur propose constamment. Catherine Zeta Jones, loin de ces rôles où elle doit uniquement sa présence au générique par sa beauté et son sex-appeal (Le Masque de Zorro, Hantise, Haute voltige) semble avoir enfin trouvé un film qui lui sied à merveille et où elle peut se permettre de jouer réellement et ne plus être un pantin, même si l'affiche du film laisse penser le contraire. La scène de la voiture, où elle conduit tout en chantant le hit de Meredith Brooks (« Bitch ») est à l'image de son rôle : elle est là pour casser son image et montrer que malgré le fait qu'elle n'a plus trente ans, elle reste d’une divine beauté. Elle continue donc dans sa lancée de déconstruction massive de son image déjà entretenue sous la caméra de Steven Soderbergh (Traffic) et des frères Coen (Intolérable cruauté). Elle témoigne ainsi que l'on peut être une femme superbe et une excellente comédienne (raison pour laquelle elle a délaissé récemment pendant plus de deux ans le cinéma pour monter sur les planches).
Ce film est donc une réelle surprise et sans révolutionner la catégorie des films romantiques se laisse voir avec un tel plaisir qu'une seconde vision sera aussi conseillée. Un film qui aurait été parfait pour la Saint-Valentin et qui, en sortant à la mi-novembre, risque de passer à côté d'un véritable succès en salles.
Vu le 20 octobre 2010, au Club Marbeuf, en VO
Note de Mulder: