
Titre original: | Un hiver à Central Park |
Réalisateur: | Don Roos |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 98 minutes |
Date: | 01 juin 2011 |
Note: | |
Lorsqu’elle a commencé son travail dans le cabinet d’avocats de Jack Woolf à New York, Emilia Greenleaf était loin d’imaginer qu’elle allait un jour tomber amoureuse de son patron, déjà marié et père d’un fils, William. Mais l’amour a trouvé son chemin : Jack a divorcé, il s’est marié avec Emilia, qui était auparavant tombé enceinte, et qui a par la suite accouché d’une fille adorable, Isabel. Hélas, Isabel est morte au bout de trois jours. Incapable de faire le deuil et de tourner la page, Emilia peine depuis à se rapprocher de son beau-fils et à aimer Jack.
Critique de Tootpadu
Ca y est, nous la tenons enfin, la première – et espérons-le l’unique – bouse filmique absolue de ce festival de Deauville ! Il y a tellement de choses qui ne fonctionnent pas dans le quatrième film de Don Roos, que le seul intérêt de le voir consiste rapidement à appréhender la prochaine révélation ahurissante, conçue presque intentionnellement pour enfoncer encore un peu plus Love and other impossible pursuits dans l'abîme des très mauvais téléfilms. L’histoire d’une femme émotionnellement incapable d’être une mère, à cause de la culpabilité qu’elle s’inflige elle-même pour avoir perdu son bébé peu de temps après sa naissance, est l’exemple type d’une étude superficielle sur les névroses de la haute société de New York. Au lieu d’être une satire sociale mordante, ou au moins par défaut un mélodrame engageant et touchant par son humanité, ce film accumule à une vitesse consternante les maladresses narratives, dues principalement à une propension aux bifurcations abracadabrantes.
Le premier coup vicieux que le scénario atrocement bancal nous assène est un retour en arrière sans finesse dès les premières minutes, qui ne fait que réitérer tous les éléments que chaque spectateur un minimum perspicace et intelligent était en mesure de supposer à partir des premières informations fournies sur le couple malheureux au centre du film. Emilia et Jack souffrent à cause du décès prématuré de leur fille, mais cette tragédie familiale ne nécessitait nullement un retour aussi pesant et redondant sur chaque étape de leur romance qui a tourné au vinaigre. Dès lors, la structure temporelle du film est régie par le seul impératif de rendre l’histoire encore plus tordue et les personnages encore plus désespérés. Cette descente irrémédiable vers la déprime se répercute progressivement sur le spectateur, agacé considérablement par des personnages névrosés et incapables de voir plus loin que leurs propres soucis narcissiques. La pire des caricatures est sans doute le personnage principal, obligé de se confondre en excuses et lamentations après chacune de ses actions foireuses, particulièrement mal motivées de la part du scénario complètement inconsistant.
On serait donc tenté de remercier le projectionniste du Casino de Deauville de nous avoir montré le film au format réduit et dans une version curieusement plus courte d’une vingtaine de minutes que celle indiquée un peu partout ailleurs. Ceci dit, supporter un quart d’heure de plus des frasques de Lisa Kudrow et son interprétation la plus pénible en épouse cocue criarde et névrosée ou un revirement supplémentaire tiré par les cheveux pour conférer en vain une couche de tragédie en plus, cela aurait été au dessus de nos forces !
Vu le 9 septembre 2010, au Casino, Deauville, en VO
Note de Tootpadu: