
Titre original: | Plan B (Le) |
Réalisateur: | Alan Poul |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 103 minutes |
Date: | 19 mai 2010 |
Note: | |
Zoe avait tout prévu : faute de trouver l'homme qui gagnerait son coeur, elle vient de se faire inséminer pour la première fois avec le sperme d'un donneur anonyme. Mais à sa sortie de la clinique, sous une pluie battante, elle fait la connaissance de Stan. D'abord hésitante de donner suite aux avances de ce fermier séduisant, Zoe tombe finalement amoureuse de lui. Comment lui annoncer alors la nouvelle compromettante qu'elle attend déjà un enfant et qu'elle ignore complètement qui en est le père ?
Critique de Tootpadu
Ecrire que cette comédie poussive sort tout droit de l'éprouvette, ce serait peut-être mener les analogies faciles un peu trop loin. Toujours est-il que le retour de Jennifer Lopez sur le grand écran au bout de trois années d'absence a tout d'un faux départ, et rien de la réinvention de carrière, indispensable pour une actrice qui commence à vieillir, selon la logique hollywoodienne implacable qui se désintéresse de manière fulgurante de ses vedettes féminines dès qu'elles atteignent la quarantaine. De la prémisse maladroite jusqu'à la conclusion romantique jamais sérieusement mise en danger, en passant par toutes sortes de revirements artificiels, le premier film du producteur Alan Poul a décidément du plomb dans l'aile. Son seul attrait pour le spectateur consiste par conséquent à se délecter de son ineptie constante à tirer quoique ce soit d'original ou de hilarant du cas de figure d'une grossesse lourdement rocambolesque.
Le Plan B cherche à être plusieurs choses à la fois : une comédie romantique à l'eau de rose, dont le prince charmant a le don d'organiser un dîner en amoureux après l'autre; le dernier représentant en date de cet humour scatologique douteux, que l'on doit hélas aux frères Farrelly et qui nous empêche de regarder, depuis le milieu des années 1990, une comédie américaine exempte de personnages qui rotent, qui pissent, qui chient, ou qui s'adonnent à d'autres activités corporelles peu reluisantes; et enfin, un commentaire social pertinent sur le couple moderne, c'est-à-dire la femme indépendante qui n'a plus besoin d'un compagnon pour procréer et l'homme qui rêve d'un retour aux sources économique, sous forme d'un commerce de proximité à base de produits bio. Evidemment, le scénario de Kate Angelo, truffé d'incidents invraisemblables et de répliques dénuées d'inspiration, échoue misérablement sur toute la ligne. Et la mise en scène médiocre, mais guère catastrophique, d'Alan Poul ne fait rien pour relever la saveur de ce désastre de mauvais goût.
Pauvre Jennifer Lopez donc, qui se retrouve au moment charnier de sa carrière avec un film navrant, incapable d'attirer le moindre comédien de renom cinématographique pour l'assister en ces temps difficiles, à l'exception du moyennement connu Anthony Anderson, dont les quelques séquences en marge du bac à sable se démarquent positivement par un certain recul face à toute cette agitation inutile. Cela sent bien la fin de parcours, d'autant plus que l'actrice s'efforce tellement de tirer encore profit de son corps et de son joli minois ici, que l'on a le plus grand mal de nous l'imaginer désormais dans des films plus ambitieux que cette comédie platement et ennuyeusement opportuniste.
Vu le 21 mai 2010, au MK2 Nation, Salle 4, en VO
Note de Tootpadu:
Critique de Mulder
Le titre du film nous mettait pourtant en garde, voici un film de série B bas du plafond, avec une Jennifer Lopez au bout du rouleau, au point de casser son image de sex-symbol.
L'héroïne de ce film se fait engrosser artificiellement, juste avant de rencontrer par un hasard malencontreux, lié à une location de taxi, l’homme de sa vie. Sur ce canevas, le scénariste a brodé un film sans aucune idée originale, faisant de la grossesse le pire moment de la vie d'un homme. Nous sommes loin ici des comédies romantiques réussies (L’Abominable vérité).
Ce film a pour unique fonction de permettre à Jennifer Lopez de montrer l'étendue de son jeu. Mission ratée, car en plus d'un scénario irritable au plus haut degré, nous nous rendons compte de la limite du jeu de cette chanteuse, actrice à mi-temps.
Certes, réussir une bonne comédie sur le thème de l'insémination artificielle n'est pas chose facile, mais il aurait fallu la trempe d'un grand réalisateur comme Ben Stiller (Tonnerre sous les tropiques), un vrai scénario trash (la bluette ici contée est énervante), et surtout un casting convaincant. Le résultat catastrophique de ce film nous fait fuir de la salle et nous fera éviter les prochains projets de Jennifer Lopez.
Une comédie n'est pas un objet marketing, car il est indispensable que le film soit une vraie œuvre avec des idées préconçues à dynamiter. Tant que les exécutifs des studios américains n'auront pas compris qu'un film doit avoir une âme, une volonté d'exister par lui-même, nous continuerons à voir arriver dans nos multiplexes ce genre de film sans intérêt.
Vu le 23 mai 2010, au Gaumont Disney Village, Salle 3, en VF
Note de Mulder: