Dragons

Dragons
Titre original:Dragons
Réalisateur:Chris Sanders, Dean DeBlois
Sortie:Cinéma
Durée:98 minutes
Date:31 mars 2010
Note:
Le village de vikings sur l'île de Beurk est ancien, mais toutes les maisons sont flambant neuves. C'est parce qu'une horde de méchants dragons s'abat à intervalles réguliers sur la communauté pour emporter tous ses moutons et incendier par la même occasion tous les édifices en bois. Les vaillants vikings ne se laisse pas décourager pour autant par ce fléau récurrent. Ils tiennent tête aux envahisseurs et inculquent la haine des dragons aux enfants dès leur plus jeune âge. Harold, le fils du courageux chef de tribu Stoïk, aimerait tant gagner le respect des siens, grâce à ses exploits en tant que bourreau de dragons. Mais sa stature de gringalet et son esprit critique ne le prédestinent guère à un avenir de guerrier exemplaire. Jusqu'au jour où il fait la rencontre d'une Furie nocturne, la plus dangereuse et mystérieuse espèce des dragons.

Critique de Tootpadu

Lilo et Stitch sont de retour. Ils ont beau avoir changé d'apparence, de nom, et de studio de production, leurs exploits dans cette nouvelle collaboration entre les réalisateurs Chris Sanders et Dean DeBlois, huit ans après Lilo & Stitch, ressemblent à s'y méprendre à ce dernier. Il y est toujours question d'un jeune en quête d'acceptation, aspirant au genre d'intégration sociale que ses maladresses répétitives et son esprit contestataire lui rendent a priori inaccessible. Ce n'est que grâce à la rencontre avec un être aussi mal adapté que lui, qu'il gagnera en confiance et en réputation comme un rassembleur insoupçonné d'univers que tout oppose.
Le message pacifique que cette production DreamWorks transmet est ainsi au moins aussi doucement édifiant que le constat final sur la force des familles recomposées de la fille hawaïenne et de son visiteur extra-terrestre. Même si l'on peut douter de l'efficacité pragmatique de ces bonnes intentions colportées sous forme de films d'animation destinés à toute la famille, les thèmes de la tolérance envers d'autres styles de vie et de l'ouverture d'esprit, mis en avant dans Dragons, ne peuvent pas vraiment faire de mal non plus. La conclusion gentillette de l'affrontement spectaculaire entre les hommes et les dragons relève consciemment du conte. Mais le chemin scénaristique pour y parvenir est élaboré avec suffisamment de doigté pour ne point nous ennuyer.
Pourtant, le véritable exploit du film se trouve du côté de sa musique et de l'emploi fulgurant des nouvelles techniques du cinéma en trois dimensions. La bande originale glorieuse de John Powell accompagne les aventures du jeune Harold avec un souffle épique, qui fait plutôt défaut aux accents plus discrets qui caractérisent les musiques de films récentes. L'immersion dans l'univers des vikings et des dragons s'opère par contre avant tout par le biais d'une animation en relief époustouflante, qui prouve à notre plus grand soulagement que l'époque ancienne des effets tape-à-l'oeil est définitivement révolue, pour laisser la place à une nouvelle expérience cinématographique enivrante.

Vu le 18 mars 2010, à la Salle UIP, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Vipère, Cauchemar monstrueux, Gronk, Terreur terrible, Hideux braguettaure, Red death et surtout Furie nocturne : toutes ces espèces de dragons figurent au casting de Dragons.

Les dragons avaient été souvent perçus comme des créatures monstrueuses, qui terrorisaient la population. Ce film d'animation part également de ce postulat, mais inversera la donne en montrant que les dragons et les humains peuvent vivre en harmonie. Harold et le dragon Furie nocturne vont apprendre à se connaître, à s'apprécier et leur amitié va permettre aux humains de vivre avec les dragons.

Ce film d'animation nous présente un village viking comme nous les connaissons, soit des barbares écervelés. Harold, le fils du chef, est différent de ceux-ci, par sa morphologie et par le fait qu’il préfère passer son temps à inventer de nouveaux accessoires au lieu de se battre. Ce film nous narre son apprentissage et surtout l'éducation que se doit de recevoir un viking tueur de dragons. Harold comprend vite que les dragons ne doivent pas être tués et leur aide sera précieuse pour affronter un danger bien plus grand que les dragons qui viennent attaquer le village. La force de cette histoire est qu'elle est universelle et montre que même le plus chétif peut inverser le cours des choses. Le lien qui unit Astrid et Harold est aussi une donnée importante, présente dans tous les contes. Une présence féminine y est toujours à la source du dépassement de soi du héros.

Chris Sanders et Dean Deblois, anciens collaborateurs des studios d'animation Disney, réussissent non seulement au sein de Dreamworks Animation à tirer le meilleur de leur expérience disneyenne, mais aussi à imposer leur vision sur ce film très réussi. L'histoire pleine de moments d'action ne néglige pas pour autant les pures moments de comédie, dignes de l'âge d'or de Tex Avery. L'autre qualité de ce film vient du fait que l'idée de le réaliser en 3D fait que les scènes de vol sont d'une grande beauté et que le spectateur aura l'impression de chevaucher ce majestueux dragon Furie nocturne. Les réalisateurs, sur la base d'un scénario très bien écrit, ont décidé d'utiliser la 3D uniquement pour permettre aux spectateurs de vivre un grand moment de cinéma. On remarquera que Dean Deblois, co-créateur de Lilo et Stitch reprend pour notre plus grand plaisir certains traits de Stitch pour son Furie nocturne. Mais la grande idée est que ces deux réalisateurs, contrairement à ce qu'aurait fait Disney, ont décidé de ne pas faire parler les dragons. Tout passe donc par les visages et surtout les yeux de ceux-ci pour exprimer leurs sentiments. De même, ces deux réalisateurs montrent une fois de plus qu'en se basant sur une histoire rondement menée, l'animation ne doit pas être en reste et est ici somptueuse.

Ce film montre ainsi que Dreamworks Animation est capable de concurrencer Disney sur son propre terrain. Ce film s'adresse aussi bien aux enfants qu’à leurs parents. Quant à moi, j'ai eu la chance de voir ce film en « 4D », car la présence d'une Astrid à mes côtés n'a fait que renforcer l’impact de ce grand et beau film d’animation.

Vu le 31 mars 2010, au Gaumont Disney Village, Salle 1, en VF

Note de Mulder: