Mesures exceptionnelles

Mesures exceptionnelles
Titre original:Mesures exceptionnelles
Réalisateur:Tom Vaughan
Sortie:Cinéma
Durée:105 minutes
Date:17 mars 2010
Note:
Deux des enfants de John Crowley sont atteints de la maladie de Pompe, une maladie génétique très rare. Le jour du huitième anniversaire de sa fille Megan, John Crowley se rend compte qu'il ne lui reste plus beaucoup de temps avec elle. En effet, l'espérance de vie des enfants atteints de cette maladie orpheline est d'environ neuf ans et la santé de Megan se dégrade sensiblement depuis quelque temps. Dans ses recherches sur la maladie, Crowley tombe sur un papier du Dr Robert Stonehill, qui est sur le point de faire une avancée majeure dans la conception d'un enzyme, capable de pallier les symptômes néfastes de la maladie de Pompe. Après avoir convaincu le scientifique de l'importance de son travail et de l'urgence de passer au stade de la fabrication pharmaceutique de ses trouvailles, John Crowley s'investit à plein temps dans la création d'une société de biotechnologie, susceptible d'éviter à ses deux enfants une mort prématurée.

Critique de Tootpadu

La principale raison d'être de drames comme celui-ci est de nous émouvoir à travers l'histoire édifiante de parents, qui accomplissent l'inimaginable pour sauver leurs enfants malades. Sans atteindre la sincérité humaine de Lorenzo de George Miller, jusqu'à présent la référence modeste dans ce sous-genre avant tout redevable à la manipulation sentimentale, le film de Tom Vaughan s'acquitte convenablement de cette tâche convenue. Il risque cependant de laisser sur leur faim les spectateurs empressés de verser des flots de larmes, face au drame de la famille Crowley, inspiré d'une histoire vraie.
Après une exposition émotionnellement poignante, qui nous présente les personnages et l'enjeu de l'intrigue selon les règles de l'art du mélodrame larmoyant, Mesures exceptionnelles a en effet une tendance fâcheuse à s'éparpiller dans les différentes tentatives du père de trouver le remède miracle. Certes, les bifurcations scientifiques de la recherche n'allaient jamais fournir une matière suffisante pour soutenir toute une structure dramatique à vocation fictive. Mais la faiblesse scénaristique du film se fait justement sentir dans sa quête exclusive d'une réponse aux interrogations des parents désespérés et des chercheurs frustrés du côté des arcanes des affaires pharmaceutiques, alors qu'il aurait été probablement plus judicieux de privilégier le lien avec les enfants, quitte à l'enjoliver. Ainsi, quand les innombrables revers financiers et scientifiques se seront soldés enfin par une lueur d'espoir concrète, notre investissement émotionnel dans le sort de Megan et de Patrick est trop modéré pour nous en émouvoir réellement.
La faute pour cette médiocrité lénifiante réside autant auprès de la réalisation sans verve de Tom Vaughan que chez les affrontements stériles entre Brendan Fraser et Harrison Ford. On a déjà connu les deux têtes d'affiche dans une forme décidément plus pétillante qu'ici, où l'excédent de poids de l'un et la tronche fatiguée et impassible de l'autre ne produisent pas plus d'étincelles que le jeu forcé de Keri Russell, abonnée aux rôles de mères souffrantes.

Vu le 10 mars 2010, au Club Marbeuf, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

J’avoue ne pas aller dans le sens de la critique de mon collaborateur sur ce film indépendant, produit et interprété par Harrison Ford, à mon avis l'un des plus grands acteurs américains, éternel Han Solo et Junior Jones.

Ce film inspiré d'une histoire vraie, narre la lutte d'un jeune couple (interprété par Brendan Fraser et Keri Russell) pour sauver la vie de deux de leurs trois enfants d'une maladie très grave, la maladie de Pompe. Le père sera aidé dans la recherche d'un nouveau médicament permettant de sauver la vie de ses enfants par un scientifique au caractère difficile. Une lutte contre le temps est donc menée et après de nombreux déboires, ces deux héros des temps modernes atteindront leur but.

La maladie de Pompe traitée ici est une maladie génétique progressive et souvent fatale en rapport avec une anomalie de fonctionnement de l'alpha-1,4-glucosidase acide, une enzyme lysosomiale qui hydrolyse le glycogène en glucose. Cette maladie est responsable d'une atteinte musculaire par anomalie du métabolisme du glycogène. Comme l'enzyme défectueuse est localisée au niveau du lysosome, cette maladie est souvent classée comme une maladie de surcharge lysosomale. Cette maladie doit son nom au médecin néerlandais J.C. Pompe qui décrivit en 1932 cette maladie sur un enfant décédé à sept mois d'une hypertrophie cardiaque.

Ce film s'adresse aux mordus de la série « Dr. House », dans le sens qu’il narre la phase de recherche d'un scientifique, pur génie asocial, têtu, entier et surtout ne recherchant aucune gloire mais uniquement à sauver des vies. Nous suivons ce film souvent très émouvant en nous posant la question de ce que nous ferons, si nos proches étaient atteints d'une maladie grave et qu'aucun remède n'existait encore.

Le premier mérite du film est sa sincérité et son refus de toute esbroufe superficielle. Les deux comédiens principaux ne cherchent pas à tirer la couverture vers eux, même si la prestation de Harrison Ford dépasse de loin celle de Brandon Fraser. L'autre mérite de ce film est de rendre captivant un sujet médical, en nous présentant de manière très claire les phases de recherche et de lutte de ces soldats de la science moderne. C'est bien une guerre qui se déroule devant nos yeux, une guerre pour sauver des vies et surtout mené sans temps mort. Enfin, la réalisation et le scénario ne sont pas en reste et nous montrent que l'on peut traiter de sujets graves sans abêtir l'audience.

Certes, ce film plaira à peu, il ne retiendra guère l'attention et risque de ne rester qu'une semaine à l'affiche, faute d'une campagne médiatique convaincante et du fait que les films dits intelligents ont guère de chance de survivre face à une audience nourrie à la Star Académie ou aux programmes abêtissants de TF1. La dite ménagère risque de ne pas pouvoir comprendre la subtilité de ce bon film.

Harrison Ford se montre une nouvelle fois très convaincant dans ce beau film, qu'il a également produit. On sent par son jeu qu'il croit fermement à cette lutte contre une maladie rare. Dans une société qui investit plus dans le domaine sportif que dans la recherche de solutions contre des maladies mortelles comme le sida et le cancer, ce film est un brillant hommage à tous les chercheurs vivant dans l'ombre et auxquels la foi et l'amour de leur prochain donne la force de se battre de toute leur force.

A défaut de voir ce film dans une salle de cinéma, je vous conseillerai fortement de le voir en vidéo.

Vu le 24 mars 2010, au Gaumont Disney Village, Salle 8, en VF

Note de Mulder: