Henry

Henry
Titre original:Henry
Réalisateur:Pascal Rémy, Francis Kuntz
Sortie:Cinéma
Durée:86 minutes
Date:31 mars 2010
Note:
Après la mort de ses parents, Henry a ouvert un magasin d'instruments de musique à Nancy, avec sa soeur Christiane. Les week-ends, il se produit avec le groupe minable des "Hyppocamp's" aux fêtes populaires de la région. Après un concert, le pianiste alcoolique Maurice se tue dans un accident de voiture. Henry ne tarde alors pas à consoler Antoinette, la mère du défunt, dans l'espoir de récupérer à prix cassé la collection des instruments de Maurice.

Critique de Tootpadu

Les racistes existent, hélas. Les magouilleurs et profiteurs en tout genre aussi. Et il vaut mieux ne pas compter les cons complets qui peuplent la Terre. Après, y a-t-il vraiment besoin de faire des films dessus, qui n'ont d'autre raison d'être que de se délecter des coups bas de la canaille qui leur sert de héros méprisable ? L'antipathie ne connaît en effet point de répit dans cette comédie consternante. Les agissements mesquins de Henry, une ordure aussi bête qu'égoïste, ne suscitent pas chez nous ne serait-ce que le moindre sourire. Le succès mitigé de ses combines, qui n'échouent que lorsqu'il tombe sur un plus grand escroc que lui, paraît même lui donner raison, dans toute son ignorance et sa méchanceté.
Bien sûr, il faut croire, ou tout au moins espérer, que les réalisateurs Pascal Rémy et Francis Kuntz, experts d'un humour particulier dans leur travail pour la télévision ("7 jours au Groland" sur Canal+), ont conçu leur premier film comme une farce débridée et bien grasse. Mais l'enchaînement répétitif et sans verve des méfaits de Henry jette au mieux un regard dangereusement complaisant sur les dérives de la société française. Le florilège de minorités (les homos, les immigrés, les fachos, les gros, les vieux) sur lequel les réalisateurs se défoulent sans distinction discernable ne contribue ainsi à cette affaire déplaisante qu'un ton bien rance, voire rétrograde.
Enfin, les interprétations correspondent parfaitement au trait exagéré de la narration, sans que cette complicité ne rende le propos de Henry plus ironique. C'est peut-être cela le point le plus préjudiciable à cette satire affligeante : que la lourdeur de l'humour véhiculé par la crapule de protagoniste ne se traduise à aucun moment par une dérision libératrice, apte à tendre une glace à peine déformante à la lie que notre civilisation produit aussi.

Vu le 8 mars 2010, à la Salle Pathé Lincoln

Note de Tootpadu: