Mystic river

Mystic river
Titre original:Mystic river
Réalisateur:Clint Eastwood
Sortie:Cinéma
Durée:137 minutes
Date:15 octobre 2003
Note:
Jimmy Markum, Dave Boyle et Sean Devine ont grandi ensemble dans les rues de Boston. Rien ne semblait devoir altérer le cours de leur amitié jusqu'au jour où Dave se fit enlever par un inconnu sous les yeux de ses amis. Leur complicité juvénile ne résista pas à un tel événement et leurs chemins se séparèrent inéluctablement. Jimmy sombra pendant quelque temps dans la délinquance, Sean s'engagea dans la police, Dave se replia sur lui-même, se contenta de petits boulots et vécut durant plusieurs années avec sa mère avant d'épouser Celeste. Une nouvelle tragédie rapproche soudain les trois hommes : Katie, la fille de Jimmy, est retrouvée morte au fond d'un fossé. Le père endeuillé ne rêve plus que d'une chose : se venger. Et Sean, affecté à l'enquête, croit connaître le coupable : Dave Boyle...
(Source Allociné)

Critique de Mulder

Critique élaborée à partir de critiques lues sur Allo Ciné et revue par mes soins.

Ce Vingt-quatrième film mis en scène par Clint Eastwood est un polar magnifique, adapté d'un beau livre de Dennis Lehane. Il se dresse à la fois comme une réflexion sur le destin et une enquête sur le passé. C'est sans doute l'un des plus réussis du metteur en scène, qui jongle avec les différentes strates du récit.

Eastwood dresse ici le portrait d'une Amérique engluée dans un cycle infernal de violences. A n'en pas douter, voilà le film le plus noir et pessimiste de toute la carrière d'Eastwood . Thriller de la meilleure encre, "Mystic River" rend compte de l'insaisissable complexité de l'être. Le style du film relève du grand cinéma de prose. L'écriture est parfaitement maîtrisée, la ville de Boston remarquablement filmée à l'aide de nombreux plans aériens comme autant de réminiscences d'une immanence divine qui renverrait au titre, les comédiens parfaits.

Clint Eastwood propose avec "Mystic River" une vision très noire des démons de l'Amérique moyenne (pédophilie, irresponsabilité de la jeunesse, vengeance aveugle), mais il le fait avec un sens magistral de la mise en scène, à la fois classique, fluide et préservant une tension permanente, jusqu'à la dernière image. Il est aidé par un casting parfaitement équilibré

Il y a des films comme ça auxquels on pardonne tout. On pardonne de deviner le coupable assez facilement par exemple, parce que l'intrigue policière n'est qu'un prétexte dans ce film réalisé avec maestria. Le plaisir est ailleurs, dans le climat de ce film qui ne peut laisser indifférent, ses personnages plein de profondeur, ses seconds rôles particulièrement soignés, et Sean Pean magistral.

Merci Clint Eastwood de nous redonner espoir dans un Cinéma majestueux et respectueux envers son public

Note de Mulder:

Critique de Tootpadu

Première réalisation de Clint Eastwood dans laquelle il ne joue pas, depuis "Minuit dans le jardin du bien et du mal", ce film est encore plus achevé et maîtrisé que celui-ci. Autant l'atmosphère pesante de Savannah nous hante encore aujourd'hui, autant il faudrait remonter jusqu'à "Bird" pour retrouver ce même éclat de la mise en scène, en l'absence de l'acteur. Qu'il n'y ait pas de malentendus, nous apprécions les films avec Clint Eastwood, mais depuis une dizaine d'années, au plus tard depuis "Sur la route de Madison", ceux-ci sont davantage distrayants qu'engageants.
Alors que tout commence comme un "Sleepers" moins prétentieux, l'histoire policière laisse progressivement la place à une étude de caractères des plus subtiles. Sans la moindre complaisance et évitant le piège de vouloir trop dire, de tirer des lignes morales trop clairement définies, Eastwood et son scénariste Brian Helgeland (dont la pièce maîtresse restera pour toujours "L.A. Confidential") dressent le portrait d'un groupe de personnages aux facettes multiples, prisonniers du passé et de la vie quotidienne. Evidemment, le film fonctionne tout aussi bien comme un policier classique et pondéré, dont le mécanisme sans faille mène à une fin inextricable. Toutefois, le parcours que les personnages ont poursuivi depuis le début et ce que nous, spectateurs, avons appris sur eux se révèle bien plus passionnant que de savoir qui a tué qui.
Enfin, la réalisation et le scénario n'auraient rien pu accomplir sans la perfection des acteurs et actrices. Grâce à un recours constant au contre-emploi, chacun des interprètes brille dans son rôle et, parmi eux, personne ne le fait mieux que Tim Robbins dans celui de l'homme brisé et perturbé. Signalons également l'apparition d'un ancien co-équipier de Eastwood dans une scène à la fonctionnalité sans reproche comme toute la structure sobre, mais déterminé, de ce petit chef-d'oeuvre.

Vu le 21 octobre 2003, à l'UGC Ciné Cité Bercy, Salle 21, en VO

Note de Tootpadu: