Princesse et la grenouille (La)

Princesse et la grenouille (La)
Titre original:Princesse et la grenouille (La)
Réalisateur:John Musker, Ron Clements
Sortie:Cinéma
Durée:98 minutes
Date:27 janvier 2010
Note:
Depuis son enfance, Tiana a toujours rêvé d'ouvrir un jour son restaurant dans sa ville de la Nouvelle-Orléans. Pour atteindre ce but, elle trime du matin jusqu'au soir comme serveuse. La veille du mardi gras, elle a enfin épargné assez d'argent pour acquérir l'immeuble qu'elle souhaite transformer en restaurant de luxe. Mais la rencontre avec une grenouille, qui est en réalité le prince Naveen de Maldonie qui a eu la mauvaise idée de confier sa réussite américaine au Maître des Ombres, va mettre en déroute son plan minutieusement préparé depuis des années.

Critique de Tootpadu

Certaines choses ne meurent jamais. La magie des films Disney, prétendument éteinte depuis que Pixar a repris le flambeau, brille de mille feux dans cette production d'animation classique. L'esprit d'un idéalisme lucide, associé au savoir-faire éprouvé et nullement rouillé des dessinateurs de la maison de Mickey, nous fait plonger corps, coeur et âme dans les aventures de la jeune Tiana, une nouvelle princesse qui poursuit la tradition avec panache. Le cadre très jazz de la Nouvelle-Orléans permet de surcroît à La Princesse et la grenouille de swinguer dans tous les sens, au point de devenir un divertissement quasiment parfait, frais et entrainant.
Même si le scénario reste fidèle à la construction des contes élaborée par les films d'animation Disney depuis plus de sept décennies, le respect des passages obligés et des personnages secondaires à vocation comique ne paraît point aussi servile ici que dans les productions précédentes, qui avaient sérieusement compromis la réputation de la maison mère. La narration se démarque en effet par sa plus grande liberté, ainsi que par une morale qui reflète indirectement la précarité du contexte économique actuel, à travers les déboires de la jeune héroïne, à première vue condamnée à rester toute sa vie une serveuse, malgré ses ambitions et son ethique de travail. Bien entendu, la conclusion sucrée à fort caractère romantique est sauve, comme dans tous les films Disney. Mais avant d'y parvenir, ce film a pris suffisamment de bifurcations sophistiquées pour représenter un intérêt certain pour un public familial dans sa globalité.
L'animation atteint le même niveau d'excellence que la narration. En plus des nombreux morceaux de bravoure, c'est surtout la facture générale de l'aspect visuel du film, qui renoue pour notre plus grand bonheur avec le meilleur de la tradition Disney. Comme quoi, l'âge de l'animation classique n'est nullement révolu et cette dernière peut prétendre sans honte à co-exister aux côtés de l'animation numérique, plus performante mais pas forcément plus chaleureuse.

Vu le 3 février 2010, à l'UGC Ciné Cité Bercy, Salle 31, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Je croyais que l'ère où Disney trônait comme une valeur sûre des films d'animation était une période révolue. La maigre qualité des films que produisait le studio avait entraîné la fermeture de la branche 2D de la firme. John Lasseter ayant pris une envergure de taille comme stratagème depuis le rachat de Pixar par Disney, il pouvait imposer sa vision sur le studio. Cet excellent auteur voulait redorer le blason de cette firme. En qualité de producteur exécutif, il mit tout en œuvre pour que Disney propose de nouveau des films d' animation en 2D.

Pour devenir un classique comme le furent pendant très longtemps les films qui étaient proposés aux spectateurs, un film d'animation Disney se doit de respecter quelques règles, à la manière de celles prônées dans Gremlins.

Tout d'abord, le ou les personnages principaux doivent être clairement définis et retenir toute notre attention. Dans le cas présent, l'héroïne et le Prince Ray déshérité par ses parents nous rappellent les grands couples comme Cendrillon ou Blanche Neige et leur Prince charmant respectif. Le méchant, ici un prêtre vaudou prêt à tout pour s'imposer, est un caractère que l'on aimera détester.

Autre règle, l'action doit se passer dans un cadre défini clairement. Dans le cas présent, la Nouvelle-Orléans sied parfaitement à ce conte. Les légendes locales, le bayou, la nourriture et le fameux défilé sont mis en évidence à travers cette histoire de sorcellerie vaudou, où deux personnes sont transformées en grenouille.

Enfin, l'histoire racontée doit pouvoir être assimilée à un conte retranscrit de manière moderne. Ici, l’histoire est fortement enjouée et les nombreux numéros musicaux nous donnent réellement envie de danser.

Je ne peux donc qu’adhérer totalement à ce très beau film d’animation, qui a réussi à nous redonner le même plaisir que nous prenions dans notre enfance à voir les premiers Disney. J’espère que John Lasseter pourra continuer à orienter dans cette voie les prochains films d’animation Disney.

Vu le 16 janvier 2010, à Cinémagique, Walt Disney Studios Paris, en VF

Note de Mulder: