Planète 51

Planète 51
Titre original:Planète 51
Réalisateur:Jorge Blanco
Sortie:Cinéma
Durée:91 minutes
Date:03 février 2010
Note:
Sur la planète 51, le lycéen Lem est heureux de savoir sa vie toute tracée. Il vient de décrocher le poste d'assistant conservateur au planétarium et il espère épouser un jour sa voisine Neera, dont il est secrètement amoureux. Mais l'atterrissage dans son jardin d'une fusée américaine, avec à son bord l'astronaute pas trop futé Chuck Baker, chamboule sérieusement les plans de Lem. Presque malgré lui, il doit aider Chuck à regagner son vaisseau spatial, qui va repartir vers la Terre dans moins de trois jours, tout en le mettant à l'abri de la population et de l'armée paranoïaques, qui craignent que cet extra-terrestre soit venu pour envahir leur planète et transformer ses habitants en zombies.

Critique de Tootpadu

Aussi plaisante soit-elle, cette co-production anglo-espagnole n'arrête jamais tout à fait de copier sur les autres, au lieu de trouver son propre style. Son manque de personnalité est en cela symptomatique du principal défaut de l'animation européenne, qui peine toujours à trouver sa voie, tout comme sa voix, pour se démarquer des deux mastodontes américain et asiatique. Dans le cas présent, l'influence des films Pixar est tellement écrasante, que le scénario de Joe Stillman et la mise en scène de Jorge Blanco ne cherchent même plus à camoufler leurs sosies de Buzz l'Eclair et de Wall-E. Seule la ressemblance pleinement assumée entre la civilisation sur la planète 51 et le style de vie américain des années 1950 pourrait passer pour un simulacre d'originalité.
Sauf que la prépondérance de la culture américaine étouffe là encore la moindre volonté de créer autre chose qu'un film dédié à la gloire de l'Oncle Sam. Pas assez du fait que les clins d'oeil aux us et coutumes américains abondent, même à l'autre bout de l'univers et par une coïncidence énorme, qui ne peut être que le fruit d'un esprit en admiration absolue devant l'autel de l'Amérique et tout ce qu'elle représente, l'évolution sociale des habitants de la planète 51 les a amenés exactement au même stade que les Américains d'il y a un demi-siècle. Hélas, la mise en abîme qui pourrait découler de la confrontation avec cet idéal d'une société préservée reste au mieux sage, voire complètement inexistante. Tout niveau de lecture au delà des capacités du public d'enfants clairement visé par ce film, se voit tôt ou tard sacrifié au profit d'une morale finale rassurante et somme toute assez quelconque.
Pour faire passer le temps en compagnie de vos enfants, tout en leur apprenant le b a, ba de la tolérance et du respect de la différence, Planète 51 remplit convenablement son rôle. Mais pour atteindre, à l'image de la plupart des productions Pixar, le degré d'excellence d'un divertissement complet qui a quelque chose d'attrayant à proposer à chaque membre de la famille, il lui manque l'ambition et l'inventivité scénaristiques.

Vu le 13 janvier 2010, au Club de l'Etoile, en VF :-(

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Rares sont les films d'animation qui dépassent mes attentes et qui me donnent des sujets d'interrogation sur notre devenir. La force des bons films de science-fiction est de nous présenter une vision réaliste de notre futur. De L'Attaque de la femme de 50 mètres, en passant par les films de monstre comme La Guerre des mondes, jusqu’à plus récemment des classiques comme Alien Le Huitième passager, ces films ont influencé le cinéma. Ce film d'animation leur rend le plus bel hommage dont on puisse rêver !

L'histoire contée est assez simpliste : un astronaute atterrit par mégarde sur une planète habitée par des Amiens tout vert avec des antennes et vivant exactement comme les Américains dans les années 1950. Cet humain devra accéder à sa navette spatiale, qui a été emportée sur une base top secret, le hangar 9. Il sera aidé dans sa mission par le jeune Lem.

Ce film d'animation nous transporte dans un monde, où les habitants vivent en harmonie et communiquent facilement. Les films projetés dans les salles de cinéma sont des films de monstre. L'école est décrite comme le meilleur moyen pour les jeunes d'apprendre des informations, comme comment agir en cas d’une invasion d’extraterrestres. Les chiens ressemblent ici à des aliens. Tous ces éléments nous renvoient à une époque révolue sur terre depuis plus de cinquante ans. L’astronaute, un Américain typique des années 2000, sera comme un chien dans un magasin de porcelaine. Après avoir détruit sans le vouloir plusieurs parties de la ville, il devra communiquer avec ses étranges habitants. Ce film repose sur les contrastes et grâce à un scénario consistant nous fait passer un excellent moment.

Il montre bien que pour réaliser un bon film d’animation, il convient d'avoir impérativement un script de qualité et surtout plein de trouvailles visuelles et avec des personnages construits avec finesse. Leur interactivité est un élément essentiel de la réussite du projet. Dans la lignée des chefs d'œuvre de Pixar / Disney, ce film revendique son existence avec brio et tempérament.

Loin d’abêtir le jeune public, il permettra surtout aux adultes de s'amuser à repérer les nombreux clins d’œil, emprunts des classiques du cinéma (L'Etoffe des héros, Wall E). L'animation est au diapason de l'excellent scénario et le casting vocal permet de retrouver Jessica Biel, Justin Long, Gary Oldman et aussi John Cleese.

Je ne saurai donc trop vous conseiller cet excellent film d'un jeune studio d'animation !

Vu le 13 février 2010, au Gaumont Disney Village, Salle 15, en VF

Note de Mulder: