Où sont passés les Morgan ?

Où sont passés les Morgan ?
Titre original:Où sont passés les Morgan ?
Réalisateur:Marc Lawrence
Sortie:Cinéma
Durée:104 minutes
Date:20 janvier 2010
Note:
Trois mois après leur séparation, Paul et Meryl Morgan sont obligés de se retrouver d'une façon bien curieuse. Alors que Paul a invité Meryl dîner afin de se faire pardonner pour son infidélité et de tâter le terrain pour voir si elle est prête à recoller les morceaux de leur mariage, le couple est témoin de l'assassinat d'un client de Meryl, propriétaire d'une agence immobilière florissante à Manhattan. Sous la protection des agents fédéraux, les Morgan doivent quitter précipitamment la ville et se retrouvent ensemble au fin fond du Wyoming, chez Clay et Emma Wheeler, le couple de shérifs locaux. Le sevrage du confort citadin s'avère pénible pour Meryl et Paul. Mais petit à petit, ils commencent à apprécier les joies de la campagne et ravivent leur amour l'un pour l'autre.

Critique de Tootpadu

Les vieilles recettes éprouvées de l'amour, qui renaît grâce à un changement radical d'environnement, reprennent du service dans cette comédie très plaisante. L'originalité n'est en effet pas le point fort d'Où sont passés les Morgan ?. En même temps, c'est justement son côté gentiment vieillot qui fait tout le charme de ce film. Les clichés sur le monde rural américain et la sophistication hystérique des citadins vont ainsi bon train, toujours au service d'une intrigue prévisible, mais nullement ennuyeuse. En tant qu'invitation innocente à l'évasion, ce film s'inscrit dans la longue tradition du cinéma américain, qui privilégie le divertissement aux considérations artistiques ou aux critiques d'injustices sociales.
Pas très loin du ton et de la structure narrative d'A la poursuite du diamant vert de Robert Zemeckis, qui était déjà un hommage aux films d'aventures romantiques d'une autre époque, le troisième film de Marc Lawrence n'est certainement pas à la pointe de l'innovation du genre comique. Certains aspects, dont la prémisse tout à fait artificielle, le rapprochent même des histoires semblables, à la mode dans les années 1980. Le plus curieux est alors que ce film ne paraît guère tenir compte de cet héritage populaire, puisqu'il fait comme si sa romance était aussi fraîche que l'idée reçue des péquenauds qui n'ont que des films de John Wayne et de Clint Eastwood chez eux.
Quel drôle de film pour inciter Hugh Grant à sortir de sa semi-retraite au bout de deux ans ! Le rôle de Paul Morgan est en effet la copie conforme du personnage désabusé que l'acteur anglais peaufine depuis des années. Avec un humour caustique, que nous apprécions beaucoup, comme dernier rempart contre la dure réalité et les responsabilités d'adulte qu'il fuit, c'est le rôle de l'homme resté au stade de l'adolescence qui collera sans doute pour toujours à la peau de cet acteur, dont les traits encore presque juvéniles ne trahissent pas son âge réel, proche de la cinquantaine.

Vu le 11 janvier 2010, au Club Marbeuf, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Où sont passés les Morgan ou comment faire une comédie guère enjouée et mettre en scène des acteurs tentant de revenir à leur top sans aucune conviction

Hugh Grant continue à sélectionner des projets uniquement alimentaire et sans aucun véritable intérêt. Ce couple en instance de divorce devant se cacher dans une ville du Wyoming, soit l'Amérique profonde, n’est guère un sujet nouveau. Sur ce thème éculé, on préfèrera de loin le classique Witness de Peter Weir. Hugh Grant n'a pas l'immense talent de Harrison Ford et encore moins son magnétisme. Quant à l'héroïne Sarah Jessica Parker, elle manque de grâce et n'arrive pas à retenir mon attention. Au contraire, on serait même tenté de demander au tueur de l'abattre le plus rapidement possible, pour nous épargner sa présence à l'écran.

Ce film caricatural au possible se permet de se moquer de la différence des mentalités entre les New yorkais nombrilistes et des gens simples de l'Ouest américain, continuant à vivre paisiblement et en harmonie avec leur environnement et respectueux entre eux. Là ou un Crocodile Dundee réussissait à nous convaincre par sa simplicité et son humour, ce film raté est apathique.

Face à un scénario digne des téléfilms dont nous abreuve TF1 et aux deux interprètes principaux guère attirants, la seule chose à retenir sont deux seconds rôles, soit Mary Steenburgen et Sam Elliott. Ces deux véritables comédiens, qui se contentent de seconds rôles, voire d'apparitions (Sam Elliott dans l'excellent In the air), nous apportent la seule note de fraîcheur dans cette comédie insipide que nos retraités pourront apprécier sur leur canapé en somnolant.

Cette comédie aseptisée, parfaite pour les longs vols, est donc à éviter. Je ne saurais trop vous conseiller de voir ou revoir plutôt Tonnerre sous les tropiques, Very bad trip ou encore plus récemment 500 jours ensemble.

Vu le 23 janvier 2010, au Gaumont Disney Village, Salle 1, en VF

Note de Mulder: