Max et les maximonstres

Max et les maximonstres
Titre original:Max et les maximonstres
Réalisateur:Spike Jonze
Sortie:Cinéma
Durée:101 minutes
Date:16 décembre 2009
Note:
Le jeune Max se sent incompris, par sa grande soeur Claire dont les copains ont saccagé son iglou sans qu'elle ne lui vienne en aide, et par sa mère qui cherche à remplacer son père par un nouveau petit ami. Après une altercation avec sa mère, Max s'enfuit de chez lui et s'évade sur un petit voilier, jusqu'à ce qu'il échoue sur une île déserte. Il y découvre d'étranges habitants : des monstres qui veulent d'abord le manger et qui finissent par l'élire comme leur roi.

Critique de Tootpadu

Dès le générique de cette adaptation de la célèbre nouvelle pour enfants de Maurice Sendak, Max déboule comme un fou l'escalier, se jette sur son chien et le maltraite de presque toutes les façons imaginables, avant de mettre la maison sens dessus dessous. Non, le protagoniste de ce conte pas comme les autres n'est décidément pas un garçon comme ceux auxquels le cinéma hollywoodien formaté nous a habitués. Il est irritable, voire irascible, égoïste, lunatique, et susceptible de correspondre à maints autres adjectifs peu flatteurs, à condition qu'ils décrivent un comportement narcissique, propre à l'enfant qui n'a pas encore saisi qu'il n'est plus le centre du monde qui l'entoure. Le récit d'apprentissage qui s'ensuit - car c'est de cela qu'il s'agit au fond dans Max et les maximonstres - va mettre le jeune héros face à lui-même, et surtout face à un environnement hostile où les impératifs d'une vie en communauté se montrent sans fard.
Les monstres inquiétants ont beau nous ramener dans les années 1980 de notre enfance avec leurs créatures issues de l'imagination de Jim Henson, ils ne sont pas tellement méchants qu'investis plutôt d'une personnalité individuelle, qui les éloigne à jamais du rôle d'une figuration réconfortante. S'ils sont prêts à accueillir Max comme un roi parmi eux, cette intégration n'est jamais tout à fait assurée. La fugue du petit trublion n'atteint à aucun moment le niveau d'une aventure à part entière, et tant mieux. Car ce que Max doit apprendre à la dure, c'est que la vie est faite de compromis et qu'en société, l'évolution est telle que rien n'est jamais acquis.
Ce rappel salutaire et ludique de la vaccination contre un idéalisme à l'eau de rose, le réalisateur Spike Jonze nous l'administre doucement, mais fermement. Pour notre plus grand bonheur, son film évite toute réponse facile - comme par exemple l'explication de l'origine de l'île - et préfère se concentrer plutôt sur un voyage initiatique enchanteur, mais nullement abrutissant.

Vu le 3 décembre 2009, à la Salle Warner, en VO

Note de Tootpadu: