Famille Wolberg (La)

Famille Wolberg (La)
Titre original:Famille Wolberg (La)
Réalisateur:Axelle Ropert
Sortie:Cinéma
Durée:82 minutes
Date:02 décembre 2009
Note:
Simon Wolberg est le maire engagé de Mourenx, une petite ville dans le Béarn. Son poste de dirigeant communal lui tient au moins autant à coeur que sa famille : sa femme Marianne, à laquelle il a du mal à pardonner une affaire dans le passé, sa fille Delphine, qui fêtera bientôt ses dix-huit ans et qui ne tardera pas de voler de ses propres ailes, et son fils Benjamin. L'approche des élections municipales, le passage de son beau-frère bohémien Alexandre, ainsi que de mauvaises nouvelles concernant sa santé donnent cependant du fil à retordre à Simon.

Critique de Tootpadu

Il serait sans doute exagéré de dire que nous attendions la réalisatrice Axelle Ropert au tournant, après son premier moyen-métrage il y a presque quatre ans, le vaguement philosophique Etoile violette. Mais nous sommes bien obligés d'admettre qu'elle a fait des progrès notables avec son premier long-métrage, présenté cette année à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes. Elle a eu la sagesse de préserver le ton un peu décalé, truffé de répliques qui dénotent d'emblée agréablement et de situations joyeusement improbables, mais pas impossibles. Pour l'occasion, elle a su l'enrichir d'un cadre familial attachant et apte à déjouer les pièges d'une tragédie morbide.
La disparition imminente du père n'attire ainsi à aucun moment les projecteurs sur elle. Simon Wolberg va mourir prochainement, le scénario ne nous laisse pas longtemps dans le doute à ce sujet-là. Mais la maladie incurable ne lui sert point de prétexte pour se lancer dans une litanie pénible sur les derniers jours d'un mourant. Puisque le père cache la triste vérité à sa famille, son action se caractérise par une urgence qui n'ose pas révéler sa motivation. Au lieu d'assurer la pérennité de la vie des siens, Simon Wolberg procède à une mise en question maladroite de sa propre existence. Par le biais d'une confrontation permanente avec son entourage, il cherche à déterminer l'impression qu'il va laisser auprès de sa famille, à anticiper en quelque sorte l'ampleur et la sincérité de son deuil.
Les scènes mémorables ne manquent pas plus à La Famille Wolberg qu'une conception concrète et tangible de la vie en famille et en province. La distribution est également d'une solidité à toute épreuve, François Damiens en tête dans le rôle bouleversant d'un père de famille involontairement sur le départ. Axelle Ropert a par ailleurs fait de nouveau appel à Serge Bozon, qui a emmené l'énigmatique Guillaume Verdier comme transfuge de son univers. Tous ces compliments ne doivent cependant pas occulter le fait que le rythme narratif de ce premier film est clairement perfectible. Il ne s'agit pas tellement de savoir où et comment Alexandre s'est cassé le bras, mais plutôt de mieux soigner les transitions, abruptes au point d'être désagréablement brutales, entre les séquences, qui se terminent parfois avant qu'elles n'aient atteint leur point dramatique culminant.

Vu le 5 octobre 2009, au Club de l'Etoile

Note de Tootpadu: