Casanegra

Casanegra
Titre original:Casanegra
Réalisateur:Nour-Eddine Lakhmari
Sortie:Cinéma
Durée:133 minutes
Date:21 octobre 2009
Note:
Les amis Karim et Adil, deux chômeurs au début de la vingtaine, voient tout en noir dans leur ville de Casablanca. Tandis que Karim en pince pour Nabila, une belle vendeuse d'antiquités, à laquelle il prend soin de cacher ses origines modestes et ses activités de vendeur de cigarettes à la sauvette, Adil rêve de partir en Suède, à Malmö, où son oncle aurait fait fortune. La chance des amis paraît tourner, quand Zrirek, le caïd du quartier, leur propose une combine lucrative.

Critique de Tootpadu

Deux heures et quart de pose et de prétention filmique, c'est trop ! Et pourtant, ce film marocain, qui devrait défendre les couleurs de son pays dans la course à l'Oscar du Meilleur film étranger, commence d'une façon plutôt prometteuse, avec une course poursuite à pied selon les règles de l'art d'une narration dynamique, jusqu'à l'arrêt sur image pour présenter les deux personnages principaux. Même le début du retour trois jours en arrière, qui est censé nous dévoiler comment Adil et Karim ont atterri dans une situation aussi précaire, sait capter le pouls d'une métropole méditerranéenne comme Casablanca la nuit.
La suite ne concrétise guère les promesses de cette introduction vigoureuse, à défaut d'être innovante, en la matière. Le réalisateur Nour-Eddine Lakhmari se concentre principalement sur l'aspect visuel de son film et néglige du coup le développement psychologique de ses personnages. Les deux protagonistes de Casanegra n'ont ainsi guère évolué entre le vrai début de l'intrigue et la conclusion, expédiée rapidement sans état d'âme, ni nécessité pressante. Le cycle d'épreuves par lequel ils sont passés plutôt laborieusement depuis deux heures n'a point contribué à faire d'eux plus que des clichés ambulants. Parmi toutes les galères imaginables que les deux amis subissent en long et en large, il n'y en a pas une, qui enrichirait leur dimension humaine. Le manque d'expérience des deux jeunes comédiens, qui interprètent Adil et Karim, rend heureusement leur jeu un peu plus subtil que le cabotinage de leur adversaire Zrirek, à mettre sur le compte du vétéran Mohamed Benbrahim.
Le scénario décousu et les interprétations guère brillantes auraient pu rester supportables, si la mise en scène ne cherchait pas sans arrêt à nous en mettre plein la vue. Ce n'est pas tellement une surcharge de tics stylistiques que nous regrettons dans le cas de ce film, mais l'empressement du réalisateur de multiplier les beaux plans, sans veiller à faire suivre le rythme et l'intensité dramatique de l'intrigue.

Vu le 1er octobre 2009, au Club Marbeuf, en VO

Note de Tootpadu: