Titre original: | Petit Nicolas (Le) |
Réalisateur: | Laurent Tirard |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 92 minutes |
Date: | 30 septembre 2009 |
Note: | |
Le jeune Nicolas s'amuse bien à l'école avec sa bande de chouettes copains, comme le gros Alceste qui mange tout le temps, le riche Geoffrey, et le cancre Clotaire. Mais un jour, sa vie paisible est brusquement mise sens dessus-dessous, lorsqu'il interprète mal une conversation de ses parents. Alors que sa mère s'inquiète du dîner avec monsieur Moucheboume, le patron de son mari, Nicolas croit comprendre qu'il aura bientôt un petit frère, qui l'évincera sans doute de la vie familiale et qui lui fera subir le même sort que son copain Joachim, absent de l'école depuis longtemps et dans une situation identique. Avec ses copains, Nicolas monte alors un plan pour faire enlever le bébé dès sa naissance.
Critique de Tootpadu
Le film événement de la rentrée, qui se passe de manière fort opportune et complètement fortuite en milieu scolaire, s'emploie à réconforter subtilement, mais guère innocemment, une certaine image de la France d'antan. Cette adaptation de l'oeuvre de René Goscinny et Sempé remonte naturellement à une époque, où la nostalgie et le regard curieux et un peu naïf de l'enfance escamotent sans peine tout ce qui pourrait fâcher ou mettre sérieusement en question le mode de vie des personnages. Par conséquent, Le Petit Nicolas brasse le plus large possible pour plaire à un public important, à la façon des Choristes de Christophe Barratier qu'il cite et dont il espère probablement singer le succès, tout en restant suffisamment divertissant et sympathique pour des spectateurs pas forcément friands de contes gentillets.
Le réalisateur Laurent Tirard met en effet l'aspect aventurier de l'enfance au coeur de son film. Chaque séquence épisodique, qui est reliée à la suivante par le prétexte parallèle du projet de l'enlèvement du bébé et du dîner avec le patron, narre ainsi une petite aventure pittoresque, comme celles qui peuplaient les récits de notre enfance. L'état d'esprit du film est clairement tourné vers l'arrière, jusqu'à colporter certains faits sociaux franchement dévalorisants. Tous les rôles féminins sont par exemple chargés de connotations négatives, comme la mère incapable de conduire ou de soutenir une conversation avec ses invités, les professeurs caricaturaux, entre le vieux dragon et la jeune au bord de la dépression, et enfin, Marie-Edwige, l'objet des fantasmes enfantins, qui ne joue qu'avec des poupées, quand elle ne triche aux cartes.
Néanmoins, le ton enlevé de la narration et l'aspect visuel là encore dans un style très rétro, dans la lignée de certains films de Jean-Pierre Jeunet, le jaune et les compositions farfelues des cadres en moins, permettent aisément de faire passer la pillule et d'apprécier ce retour en enfance, attachant mais plutôt inoffensif.
Vu le 1er juillet 2009, à l'Elysées Biarritz
Note de Tootpadu:
Critique de Mulder
A mes parents qui se reconnaîtront totalement dans ce film
Avant d'être ce bel hymne à la famille et à l'innocence de la jeunesse, le petit Nicolas était un personnage d'une belle série de romans, écrits par René Goscinny et illustrés avec brio par Jean-Jacques Sempe. C'est en lisant "Le Petit Nicolas" que j'ai appris à lire et, surtout, à le faire avec un plaisir énorme ! La grande force de ces livres était de parler aux enfants avec leurs propres mots et leur propre façon de penser.
Depuis de nombreuses années, tous les passionnés de ce personnage attendaient un film pouvant retranscrire cet univers intemporel. La réussite d'un tel projet dépendait de la réunion des éléments suivants. Tout d'abord, il fallait retranscrire dans ce film un univers, où l'enfant est le point d'ancre. Le réalisateur filme donc son film à la portée de ces enfants, avec un plaisir partagé par les acteurs et surtout les spectateurs. Il fallait aussi que les personnages caricaturaux d'une caste soient biens définis et présents à l'écran. On retrouve donc ici tous les copains de Nicolas : Alceste (le petit boulimique), Clotaire (le dernier de la classe), Geoffrey, Rufus, ... Les parents du petit Nicolas sont campés avec une grande humilité par Valérie Lemercier, qui tient ici son meilleur rôle, et surtout par Kad Merad, soit l'un des plus grands acteurs français, capable de nous faire rire et de nous émouvoir en une même scène. Parmi les acteurs adultes, François-Xavier Demaison et Sandrine Kiberlain viennent apporter leur caution morale. A noter aussi, un clin d'oeil très réussi par un invité de choix.
La grande force du scénario tient à la présence, en qualité de conseillère, de la brillante Anne Goscinny, à l'aide d'Alain Chabat pour les dialogues, et surtout à Laurent Tirard, réalisateur et scénariste. Une telle équipe nous permet de savourer pleinement ce film, à partager en famille ou avec ses amis d'enfance.
Ce film aligne ainsi des scènes jubilatoires, qui rendent hommage aux moments clés des oeuvres littéraires. On retiendra les scènes du repas entre les parents du petit Nicolas et le patron du père, de la visite médicale, et de l'introduction de chaque enfant.
Cela faisait très longtemps que je n'avais pas autant apprécié un film français ! Fan du petit Nicolas, au point d'avoir ressorti ma collection de livres, je ressors de cette projection avec l'envie d'encourager tous mes proches à courir voir ce film, qui aura une suite, j'espère !
Vu le 2 septembre 2009, à l'Elysées Biarritz
Note de Mulder: