Toy boy

Toy boy
Titre original:Toy boy
Réalisateur:David Mackenzie
Sortie:Cinéma
Durée:97 minutes
Date:08 juillet 2009
Note:
En arrivant à Los Angeles, Nikki a rêvé, comme les milliers d'autres jeunes qui y tentent leur chance chaque mois, d'une carrière de top modèle. Mais au lieu de la célébrité et de la fortune, c'est le sort de gigolo qui lui a souri. Un habitué des lieux branchés de la ville, il multiplie les conquêtes sexuelles et se fait entretenir par de riches femmes seules. Samantha est l'une d'entre elles, une avocate qu'il a rencontrée à la sortie d'un restaurant et qui n'a pas su résister à ses manoeuvres éprouvées de séduction. Alors qu'il vit chez Samantha, Nikki fait la connaissance de Heather, une serveuse, qui éveille pour la première fois son côté romantique.

Critique de Tootpadu

La distance que le réalisateur anglais David Mackenzie établit entre ses personnages et le spectateur nous a toujours semblé problématique. Les trois films que nous avons pu voir de lui - et qui sont en l'occurence les seuls à sortir jusqu'à présent en France - véhiculent tous un rapport presque désintéressé au monde, qui romp certes avec les conventions d'un récit édifiant et soumis à une finalité dramatique, mais qui demeure en fin de compte dans un état d'esprit assez peu engageant. Pour sa première incursion aux Etats-Unis, Mackenzie a choisi un sujet qui reste fidèle à ses thématiques antérieures et, hélas aussi, à son détachement ennuyeux envers des personnages plutôt creux.
L'exploration de la vie en Californie - une surface brillante qui symbolise une notion chère à une nation qui vit avant tout pour l'apparence - n'apporte ainsi rien de nouveau dans cette histoire d'un prostitué de luxe, dont le mécanisme de rapports intéressés est déréglé par un sursaut de sentiments. La froideur émotionnelle de la narration enlève, sans doute volontairement, toute dimension érotique aux séquences de fornication, orchestrées aussi soigneusement que le parcours de manipulation sans âme de Nikki. L'absence de la moindre considération morale, jusqu'à ce que le protagoniste se rende compte tardivement qu'il est mieux de baiser avec des sentiments, enlève à Toy boy tout enjeu dramatique notable. Puisque la vie ne paraît être pour Nikki qu'une suite ininterrompue de volupté sans conséquences, sa fadeur existentielle infecte entièrement l'intérêt du film.
L'amertume du constat final, symbolisé par le crapaud qui avale sans état d'âme une souris et la digère devant nos yeux au cours du générique de fin, s'inscrit alors parfaitement dans le ton général du film, d'une superficialité décourageante. Les corps séduisants d'Ashton Kutcher et d'Anne Heche, les villas luxueuses et le temps invariablement ensoleillé sur Los Angeles ne sont ainsi que les agents d'une philosophie filmique au bord du nihilisme. Rien n'importe réellement au personnage principal, mise à part la manipulation des autres, qui lui permet de s'adonner à l'oisiveté veule qui le caractérise. Le temps considérable qu'il mettra pour se rendre compte qu'il y a plus dans la vie que le luxe, le sexe et d'autres chimères du bien-être superficiel, il devra recommencer tout en bas de l'échelle sociale. Au moins cette leçon passable de modestie instaure un minimum de sérieux dans un film, qui vaguerait autrement sans but dans sa vacuité formelle.

Vu le 30 juin 2009, au Club de l'Etoile, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

La grande force de ce film tient au fait qu'il apparait comme une carte de visite réaliste de la vie trépidante des jeunes Américains, prêts à tout pour s'acoquiner avec la jet set américaine. Le fait que le personnage interprété par un Ashton Kutcher en mode destroy parle en voix off aux spectateurs fait que le film à tendance à apparaitre comme un simpliste savoir-faire de drague. Toy boy nous narre donc un moment de la vie d'un jeune séducteur américain, souhaitant profiter d'une vie luxueuse offerte par ses compagnes.

Les scènes d'amour de ce film semblent avoir été réalisées avec le souhait de ne pas choquer le plus grand nombre, mais elles permettent aussi de mettre en valeur les relations chaudes entretenues entre le personnage principal et les femmes dont il est épris ou qu'il utilise à ses bons grés.

Certes, ce film indépendant est vite à court d'idées et sa courte durée nous permet juste d'observer à titre de voyeur les virées du personnage principal. Nous sommes loin ici des bluettes des studios américains ou des productions Disney. Ce film ne tourne pas autour du pot et ose parler assez crûment de certains sujet. Dans la société américaine très puritaine, un tel film montre que les comédies n’ont pas besoin d’être aseptisées pour pouvoir plaire au plus grand nombre.

Si vous avez aimé l’esprit de la série « Californication », ce film est fait pour vous, puisque leur concept semble être le même : il n’y a que le sexe et l’argent et pour pouvoir vivre pleinement sa vie, il faut aimer et être aimé en retour.

Vu le 30 juin 2009, au Club de l'Etoile, en VO

Note de Mulder: