Amour caché (L')

Amour caché (L')
Titre original:Amour caché (L')
Réalisateur:Alessandro Capone
Sortie:Cinéma
Durée:95 minutes
Date:05 août 2009
Note:
Après une troisième tentative de suicide, Danielle est admise à la clinique Sainte Marie, où elle est soignée par la psychologue Madeleine Nielsen. Enfermée dans son mutisme, Danielle se reproche d'avoir été une mauvaise mère et un être malsain, qui a donné naissance à un autre être malsain. La relation avec sa fille Sophie, désormais âgée de vingt-trois ans, est en effet des plus conflictuelles et empêche Danielle de retrouver une vie normale.

Critique de Tootpadu

L'été n'est a priori pas la saison cinématographique la plus propice aux drames lourds et déprimants, qui mettent en branle les rapports de filiation. Pourtant, trois semaines après le pas moins perturbant J'ai tué ma mère de Xavier Dolan, voici un autre film qui puise jusqu'à la nausée dans la haine qu'une mère peut éprouver pour sa progéniture, et inversement. Derrière ses faux airs de premier film, L'Amour caché tire cependant un constat pas moins hermétique, mais plus intriguant que celui du film canadien, de l'aversion maladive qui pourrit le rapport entre les générations.
Le ton est donné dès la première réplique, qui évoque en voix off le malaise de Danielle en général et ses tentatives de suicide en particulier. Cet état d'esprit lugubre se poursuit jusqu'à la fin, quand une lueur d'espoir naît d'un autre fait néfaste. A l'écart des manifestations destructrices de la dépression profonde de Danielle se développe par contre un lien ténu entre la patiente et son médecin, interprété avec conviction par la trop rare Greta Scacchi. La névrose un peu convenue du personnage principal déborde alors dans la vie réelle. Elle y perturbe le fonctionnement calibré de la prise en charge des comportements anormaux et contre nature.
Soutenu vaillamment par la photo resplendissante de Luciano Tovoli, le chef opérateur attitré de Michelangelo Antonioni et de Barbet Schroeder, ainsi que par un ton lourd mais pas pesant, le réalisateur Alessandro Capone n'évite pas toujours les écueils inhérents à la représentation de la détresse psychologique au cinéma. Outre un recours un peu trop systématique aux symboles, c'est surtout la structure passablement décousue de la narration qui rapproche la facture de L'Amour caché des hésitations sans gravité d'un premier film, qu'il n'est même pas.
Le climat incertain qui naît de la friction entre l'empressement suicidaire des personnages et le soin apporté à l'aspect visuel du film lui garantit cependant toute notre bienveillance.

Vu le 23 juin 2009, à la Salle Pathé Lincoln

Note de Tootpadu: