
Titre original: | 17 ans encore |
Réalisateur: | Burr Steers |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 102 minutes |
Date: | 22 avril 2009 |
Note: | |
En 1989, le jeune Mike O'Donnell est sur le point de recevoir une bourse d'études grâce à son jeu de basket exceptionnel. Mais juste avant le match décisif, auquel assistent les sélectionneurs, sa copine Scarlett lui annonce qu'elle est enceinte. Instinctivement, Mike laisse filer sa carrière et reste avec l'amour de sa vie. Vingt ans plus tard, son bonheur romantique ne résiste plus à l'épreuve du temps. Scarlett l'a largué, parce qu'il n'a jamais cessé de regretter son choix. Ses enfants adolescents Alex et Maggie l'ignorent et au lieu d'être promu, il perd son emploi. Au bout du roulot, Mike a néanmoins droit à une seconde chance : le gardien de son ancien lycée lui permet de retrouver son corps d'adolescent fringant. D'abord convaincu que ce nouveau départ lui permettra de suivre son rêve sportif, Mike doit se rendre compte qu'il tient avant tout à sa famille.
Critique de Tootpadu
Contre toute attente, ce n'est pas la présence de Zac Efron qui nous insupporte le plus dans cette comédie insipide. Le jeune bellâtre, rendu populaire par la série des "High School Musical", s'en sort même honorablement avec son rôle d'un trentenaire désabusé, prisonnier dans le corps d'un adolescent à qui tout réussit. La lourde charge de messages conservateurs, voire réactionnaires, à peine larvés est par contre bien plus préjudiciable.
Car même si 17 ans encore s'inscrit mollement dans la tradition des retours à l'âge ingrat de l'adolescence ou de l'enfance, qui comprend dans des articulations variées Retour vers le futur de Robert Zemeckis autant que Big de Penny Marshall et Sale môme de Jon Turteltaub, et s'il va jusqu'à rendre hommage au meilleur film de ces mises en abîme de l'identité, à savoir La Vie est belle de Frank Capra, il n'en demeure pas moins et avant tout une comédie de moeurs au fond idéologique douteux. Cette conformité exacerbée aux valeurs familiales l'apparente aux productions inoffensives de Disney, même si ce film n'en copie maladroitement que l'esprit, puisqu'il s'agit d'une production New Line. Toujours est-il qu'entendre le héros vanter haut et fort les vertus de l'abstinence sexuelle jusqu'au mariage, cela sonne comme un retour malheureux à une époque plus coincée que la nôtre.
Simultanément, le scénario ne sait pas trop comment adresser le côté potentiellement incestueux de l'intrigue. Marchant constamment sur des oeufs, l'histoire ne va ainsi jamais au fond d'un dispositif fantastique, qui se serait prêté à des imbroglios bien plus amusants et excitants. Pour pimenter faussement la quête ennuyeuse de Mike, le scénario, guère aidé par la mise en scène fade de Burr Steers, recourt alors à un personnage secondaire de geek à l'état pur, qui nous rappelle sans trop de difficultés notre cher confrère Mulder, la fortune en moins, ainsi qu'à quelques commentaires convenus sur les dérives de la culture des jeunes, comme l'empressement de filmer une bagarre entre élèves avec son téléphone portable.
Vu le 25 mai 2009, à l'UGC Ciné Cité La Défense, Salle 15, en VO
Note de Tootpadu: