Niño pez (El)

Niño pez (El)
Titre original:Niño pez (El)
Réalisateur:Lucia Puenzo
Sortie:Cinéma
Durée:95 minutes
Date:06 mai 2009
Note:
Lala, fille d'un juge à Buenos Aires, est tombé follement amoureuse de Guayi, une adolescente paraguayenne de deux ans son aînée. Depuis que cette dernière a été engagée comme bonne auprès de la famille de Lala six ans plus tôt, les deux jeunes femmes partagent une romance passionnelle. Mais Lala rêve de partir avec son amante au Paraguay, pour vivre ensemble dans la maison d'enfance de Guayi, près d'un lac ensorcelé par un enfant poisson légendaire. Les deux femmes sont en train de réunir l'argent nécessaire pour leur fuite en revendant des objets dérobés dans la maison familiale, lorsque le père de Lala meurt dans des circonstances suspectes.

Critique de Tootpadu

Au lieu de poursuivre sur la voie de la confusion des genres et de l'incapacité de la société argentine d'y faire face, que Lucia Puenzo avait explorée d'une manière saisissante dans son premier film XXY, la réalisatrice s'engage dans une histoire tortueuse, qui mélange avec peu de finesse l'amour homosexuel au crime. La ressemblance avec un autre film argentin du début de la décennie est troublant, mais guère enrichissant en vue de la lourdeur formelle dont souffre également Vies brûlées de Marcelo Pineyro. Dans les deux films, il est question d'un amour homo qui s'effrite et auquel un sursaut de violence est censé donner une seconde chance. Et dans les deux cas, cette prémisse scénaristique se solde par un film oppressant et décousu.
Car Lucia Puenzo complique au début sa structure narrative sans but apparent. Le temps qu'on s'y retrouve, entre le chiot qui grandit à vue d'oeil et la Guayi, qui couche avec tout le monde, le récit s'est déjà engagé dans une spirale du désespoir, à laquelle ni la légende arbitraire de l'enfant poisson, ni le retour aux sources par procuration, ne permettent de l'arracher. L'élan d'abnégation dans lequel tous les personnages s'enfoncent progressivement plombe durablement le ton du film. Et les bribes d'inceste et de prostitution finissent par rendre l'intrigue d'El niño pez définitivement déplaisante.
Si seulement la réalisatrice nous laissait deviner un grand dessein tragique derrière toute cette agitation lugubre. Mais hélas, le fond du film ne nous paraît pas plus engageant que l'action, qui se traîne sans grande passion d'un méfait à l'autre.

Vu le 7 avril 2009, au Club de l'Etoile, en VO

Note de Tootpadu: