
Titre original: | Je l'aimais |
Réalisateur: | Zabou Breitman |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 114 minutes |
Date: | 06 mai 2009 |
Note: | |
Chloé s'est fait larguer du jour au lendemain par son mari et le père de ses deux filles Adrien. Pour lui permettre de faire le vide dans sa tête, son beau-père Pierre l'emmène à l'écart, dans le chalet familial. Alors que Chloé se morfond dans sa déprime, Pierre lui fait une révélation étonnante. Il y a longtemps, il était follement amoureux de Mathilde, qu'il n'a pas osé suivre pour ne pas mettre en péril son confort familial avec sa femme Suzanne et ses deux enfants.
Critique de Tootpadu
Pour son troisième film en tant que réalisatrice, Zabou Breitman s'improvise en héritière plutôt digne de Claude Sautet. Son récit touchant et mélancolique d'une vie gâchée, d'un point de vue sentimental, rappelle en effet partiellement le ton particulier du réalisateur des Choses de la vie. Il y est beaucoup question de regret et d'opportunités ratées, même si l'histoire de Pierre est justement censé redonner le moral à sa belle-fille déçue de la vie.
Toutefois, ce n'est pas le cadre narratif qui est le point fort du film. Je l'aimais réussit surtout à convoquer l'idéal amoureux avec une force nécessairement tragique, en vue de l'issue triste, voire déprimante, de cette affaire passionnelle. C'est peut-être même parce qu'elle appartient définitivement au passé que la relation romantique entre Pierre et Mathilde nous a autant affectés. L'amour qui les unit paraît si fort et, en dépit de son idéalisation, si crédible, que tout ce qui entrave le bonheur des amoureux nous attriste directement. Mais le thème du film se trouve exactement là : au croisement des priorités et des choix vitaux entre la sécurité d'une existence rangée ou un coeur ouvert et à fleur de peau. Dans la vie réelle, peu nombreux sont ceux qui ont rencontré le vrai amour, alors que les cas de compromis et de pis-aller sont hélas la norme.
Après le déchirant Se souvenir des belles choses et L'Homme de sa vie, Zabou Breitman continue d'affiner son style. Elle mène en effet l'adaptation du roman d'Anna Gavalda avec une maîtrise et une élégance tout à fait respectables. Mais ce sont surtout les interprétations qui intriguent, à commencer par Florence Loiret Caille en femme cocue et dépitée, ainsi que la ravissante Marie-Josée Croze qui personnifie plus les hauts et les bas émotionnels de sa relation qu'un Daniel Auteuil forcément plus réprimé dans l'expression de ses sentiments.
Vu le 30 mars 2009, au Club Marbeuf
Note de Tootpadu:
Critique de Mulder
A Jessica, belle rencontre à Boston, à jamais gravée
Les drames romantiques ont toujours eu une importance prépondérante dans le cinéma français. La plupart des contes sont en effet en général des histoires romantiques, se finissant pour la plupart du temps de manière dramatique. La sagesse qui en ressort est de pouvoir avoir un regard sur ses erreurs du passé, afin d'en sorti grandi. Zabou Breitman, avec cette très belle histoire romantique, nous montre l'importance d'écouter son coeur au lieu d'écouter sa raison et de vivre en retrait.
Nous avons tous connu dans le passé une personne pour laquelle nous aurions tout abandonné et avec laquelle nous sommes en parfait adéquation. Dans cette société, où tout passe par des critères sociaux, physiques, et intellectuels, nous sommes tous prisionniers de notre image, à l'instar du personnage campé avec conviction par Daniel Auteuil. Nous le comprenons et compatissons à son erreur ... Toute la force de ce film vient du fait que le couple campé par Auteuil et Marie-Josée Croze nous rappelle certains de nos proches.
La seule note négative est la fin de ce drame, qui est assez décevante par le fait qu'elle ne relance en rien l'histoire que nous venons de voir. Une fin heureuse m'aurait paru plus forte et aurait permis de montrer que le véritable amour est éternel.
Vu le 9 mai 2009, au Gaumont Disney Village, Salle 5
Note de Mulder: