
Titre original: | Synecdoche New York |
Réalisateur: | Charlie Kaufman |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 124 minutes |
Date: | 01 avril 2009 |
Note: | |
Le metteur en scène Caden Cotard est sur le point de présenter sa nouvelle pièce, une adaptation de la "Mort d'un commis voyageur" d'Arthur Miller avec de jeunes acteurs, au théâtre de sa commune provinciale de Schenectady. Alarmé par quelques dérèglements inquiétants de son corps, qui le font appréhender sa mort prochaine, et abandonné par sa femme Adele et sa fille Olive, Caden profite d'une bourse artistique pour partir à New York, où il souhaite créer un spectacle théâtral universel. Dans un hangar immense, il conçoit un microcosme sous forme de mise en abîme de sa propre vie.
Critique de Tootpadu
Un scénariste accompli, Charlie Kaufman a choisi une histoire particulièrement complexe pour son coup d'essai à la réalisation. Sans le garde-fou du regard objectif d'un metteur en scène indépendant, il a même tendance à se perdre dans les méandres de son histoire au cachet philosophique nébuleux. La création d'un monde partiellement parallèle, où la maison constamment en feu remplace le demi-étage de Dans la peau de John Malkovich, souffre alors autant d'un nombrilisme exacerbé, qu'elle intrigue par l'immersion sans concession dans l'esprit d'un artiste.
Plus que jamais un conteur de phobies et de pathologies, Charlie Kaufman exprime en quelque sorte ici sa propre peur de réaliser son premier film. Littéralement incapable de trouver un titre et de se focaliser sur une action précise, le personnage central du film est le reflet à peine voilé de Kaufman, le novice derrière la caméra. Cependant, cette quête du sens de la vie ou de la mort, qui s'égare parfois vers un traité approximatif sur le temps, ressemble de plus en plus à de la masturbation intellectuelle. Comme son protagoniste qui n'ouvre pas son spectacle aux spectateurs, Charlie Kaufman s'enferme un peu trop dans son récit, certes curieux, mais qui fait avant tout preuve d'une fixation sur le regard subjectif et ses dérives.
Au moins d'un point de vue technique, si le montage peut être aussi déconcertant que la narration, les décors et le maquillage se démarquent par une précision et une inventivité, dont le mélange juste ne réussit hélas guère au film dans son ensemble.
Vu le 16 mars 2009, au Club 13, en VO
Note de Tootpadu: