Terminal man (The)

Terminal man (The)
Titre original:Terminal man (The)
Réalisateur:Mike Hodges
Sortie:Cinéma
Durée:104 minutes
Date:00 1974
Note:
Après un accident de voiture, Harry Benson, un célèbre chercheur en informatique, est sujet à des crises d'amnésie, accompagnées d'actes de violence. Emprisonné pour des tentatives de meurtre et le viol de sa femme, Benson accepte de participer à une expérince médicale, qui ferait disparaître ces phases homicides. Le docteur John Ellis, assisté par la psychologue de Benson, le docteur Janet Ross, procède alors à l'implantation d'une série d'électrodes dans le cerveau du patient, à travers lesquelles ses pulsions devraient être surveillées et, le cas échéant, atténuées.

Critique de Tootpadu

La première partie de ce thriller psychologique des années 1970, inédit en France, constitue un exemple saisissant de la capacité de Michael Crichton, dont le roman a servi de base au scénario, à conjuguer un vocabulaire scientifique avec des banalités de la vie quotidienne. Un procédé qui rend du coup l'incursion dans le domaine médical infiniment plus accessible. Cette démarche de popularisation d'une intervention chirurgicale, qui ne relève guère de la science-fiction, se caractérise en effet par une observation pointue de ses étapes successives, accompagnée de quelques incidents anodins, parfois comiques, qui aèrent considérablement le récit.
Cet équilibre précaire, mais tellement précieux et fascinant, de la narration est supplanté quelque peu par une chasse à l'homme plus classique au cours de la deuxième partie de The Terminal man. Soudainement, Harry Benson n'est plus l'objet de toutes les attentions de la part du corps médical, mais une bombe à retardement, prête à éclater à plusieurs reprises sous le regard hébété et impuissant des médecins. Le scénario s'emploie alors principalement à appliquer le schéma type de la plupart des intrigues à caractère scientifique de Crichton, qui consiste à mettre en garde contre les dérives d'une science, qu'elle soit génétique ou médicale, animée par la course au profit et à la célébrité (cf. les nombreux spécialistes venus assister en observateur à l'opération), au détriment de la nature, du cobaye ou de considérations nobles de l'ordre moral.
La mise en scène stylisée de Mike Hodges, qui privilégie les cadrages obliques et une esthétique visuelle typiques des années 1970, rattrape convenablement les lacunes du scénario en termes de caractérisation des personnages. Une fois que la bête est lâchée, les interprétations se limitent en effet à de l'inquiétude concernée du côté du personnel soignant, et à la folie exacerbée d'un George Segal, affublé d'une vilaine perruque et tournant frénétiquement l'oeil à chaque nouvelle crise. Le recours un peu trop systématique au montage parallèle et l'encombrement narratif par les symboles annexes de l'hélicoptère et de la lucarne d'observation sont compensés par quelques cadrages ingénieux de la part du chef-opérateur Richard H. Kline.

Vu le 8 mars 2009, à la Cinémathèque Française, Salle Henri Langlois, en VO

Note de Tootpadu: