Loin de la terre brûlée

Loin de la terre brûlée
Titre original:Loin de la terre brûlée
Réalisateur:Guillermo Arriaga
Sortie:Cinéma
Durée:106 minutes
Date:11 mars 2009
Note:
En plein désert du Nouveau Mexique, une caravane est consommée par les flammes. A l'intérieur, piégés par le feu dans une étreinte affectueuse, Gina, une mère de quatre enfants, et Nick, un immigré mexicain avec lequel elle avait une affaire. Cet incendie sera un événement lourd de conséquences pour Mariana, la fille de Gina, et Santiago, le fils de Nick, ainsi que pour Sylvia à Portland, qui voit défiler les amants d'un soir, sans être capable de s'engager émotionnellement.

Critique de Tootpadu

Est-ce que Guillermo Arriaga est capable d'écrire autre chose que des scénarios imbriqués, dont toute la portée dramatique ne devient apparente qu'à la fin, lorsque les fils de l'intrigue sont réunis, ou au contraire démêlés, dans le mouvement artificiel d'un crescendo narratif ? Admettons qu'il a ses raisons, basées essentiellement sur ses affinités littéraires, pour peaufiner de film en film ce schéma scénaristique, qui tient avant tout du gadget, aussi sophistiqué soit-il. Il n'en reste pas moins indiscutable que, si jamais ils étaient contés de façon linéaire, ses scénarios perdraient presque tout leur intérêt.
Après cette réserve en guise de préambule, nous sommes tout aussi prêts à reconnaître que ce premier film de Guillermo Arriaga en tant que réalisateur regorge de qualités indéniables. Même si la construction narrative n'avance au début que sur quatre pattes, avant de gagner suffisamment en clareté et en maturité pour lui permettre de tenir debout, l'histoire de plusieurs amours impossibles déploie une épaisseur émotionnelle plutôt prenante. Assez tôt, le suspense sur le lien qui réunit les différents personnages est levé, et l'enjeu du film consiste dès lors à saisir les occasions pour rétablir la sérénité chez ceux qui ont été durablement perturbés par le feu fatidique.
En dépit de la structure trop alambiquée de son film, Guillermo Arriaga réussit à tirer des interprétations fascinantes de ses trois comédiennes principales. Aux antipodes de l'appréciation de leur libération sexuelle, Charlize Theron et Kim Basinger sont d'une beauté à fleur de peau très touchante. Et la jeune Jennifer Lawrence n'a certainement pas volé son prix du meilleur espoir au dernier festival de Venise, pour son rôle d'une adolescente privée d'avenir à cause d'un acte aussi irréfléchi que celui du personnage de Dakota Fanning dans Le Secret de Lily Owens.
D'une certaine manière, le film de Gina Prince-Bythewood est la vision optimiste et pratiquement rose bonbon de l'après-matricide, là où ce film-ci propose une issue bien plus tortueuse et déprimante.

Vu le 26 février 2009, au Club de l'Etoile, en VO

Note de Tootpadu: