Destination Zébra station polaire

Destination Zébra station polaire
Titre original:Destination Zébra station polaire
Réalisateur:John Sturges
Sortie:Cinéma
Durée:143 minutes
Date:04 septembre 1969
Note:
La capsule d'un satellite russe avarié s'est posée près du pôle arctique. Peu de temps après, des messages de détresse ont été émis de la station Zébra, un poste britannique d'observation météorologique. Le commandant américain James Farraday est alors chargé de rejoindre la station, inaccessible par voie aérienne à cause d'une tempête tenace, avec son sous-marin nucléaire et d'y emmener le mystérieux M. Jones, un civil dépêché sur les lieux par les services secrets anglais.

Critique de Tootpadu

Plus encore qu'un formidable film d'aventure à l'ancienne, Destination Zébra station polaire est le parfait exemple d'un produit de propagande larvée du temps de la Guerre froide. L'enjeu de l'intrigue est ainsi au moins autant la mission de secours à l'attention des scientifiques en détresse, que la mise en avant des prouesses techniques et des valeurs irréprochables des Américains et de leurs alliés. Le long passage en sous-marin, qui imprègne le film bien plus que les recherches et les affrontements successifs à la station, sert principalement à valoriser les performances en termes nucléaires de la part des puissances occidentales, à travers la mise à l'épreuve du navire, de même que la lucidité et la maîtrise technique parfaite du commandant.
Toutefois, le scénario ne se livre pas à un exercice de propagande flagrant et rétrospectivement risible dans sa grandiloquence. Le ton du film est remarquablement mesuré et l'antagonisme entre les Russes et les Américains y est caractérisé par un dégel tout relatif. Pendant longtemps, le spectateur ne sait en effet pas trop à quoi s'en tenir, qui faire confiance ou que penser de cette mission au moins aussi floue que les alliances des quatre personnages principaux. Mais cet état d'incertitude permanente reflète parfaitement le statu quo d'une guerre, qui n'a été menée pendant quarante ans qu'à visage couvert. En toute logique, la conclusion ne donnera satisfaction à aucun des deux camps opposants et l'opération ne fera l'objet que d'un message factice de collaboration, alors que le prochain face-à-face, à l'issue peut-être plus meurtrière, paraît inévitable.
Un peu lent au démarrage et plus tellement convaincant dans certains de ses effets spéciaux, ce film reste néanmoins un divertissement tout à fait solide, patiné de la nostalgie d'une époque qui appartient heureusement au passé.

Revu le 20 février 2009, à la Cinémathèque Française, Salle Henri Langlois, en VF :-(

Note de Tootpadu: