
Titre original: | Little New York |
Réalisateur: | James DeMonaco |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 95 minutes |
Date: | 05 août 2009 |
Note: | |
Dans le quartier résidentiel de New York Staten Island, Parmie Tarzo, le petit chef d'un clan de la mafia locale, rêve d'agrandir son influence et son pouvoir, pour marquer ainsi les esprits. Sully, un vidangeur de fosses septiques, cultive des ambitions bien moindres, puisqu'il veut simplement assurer à son enfant les meilleures chances dans la vie. Jasper, le vieux boucher sourd et muet, n'a que les courses pour égayer son quotidien et lui faire oublier la tâche déplaisante que Tarzo l'oblige d'effectuer régulièrement.
Critique de Tootpadu
La mode des scénarios imbriqués, situés dans le monde sans merci des gangsters, appartient aux années 1990, lorsque Quentin Tarantino, ses consorts et ses imitateurs réinventaient le genre et l'usaient par la même occasion jusqu'à la corde. Le premier film du scénariste devenu réalisateur James DeMonaco s'inscrit à première vue dans cette tradition récente, tel la réplique d'un mouvement dont le retour à la somnolence ne nous avait pas émus plus que ça. Les changements de ton imprévsibiles, entre l'ironie et la violence tragique, ainsi que certains détails au bord du grotesque, comme ce parrain improbable qui passe ses nuits au fond d'une piscine, l'y prédestineraient sans aucun doute.
Et puis, le récit commence à prendre forme. Certes, pas une forme particulièrement organique, comme en témoignent les quelques écarts volontaires d'une trame exclusivement dramatique. Mais malgré tout - et notamment en dépit du nouveau combat de Parmie, le rythme adopté devient de plus en plus saisissant. Au lieu de faire parader ses personnages à travers un labyrinthe de revirements autosuffisants, DeMonaco s'intéresse de près à leurs joies et à leurs désirs inassouvis. S'il fallait en effet trouver un point commun entre les trois histoires parallèles, ce serait que chacun des personnages principaux est encore en train de chercher et, dans l'idéal, d'accomplir sa vocation. Sauf que la médiocrité de leurs ambitions, ou bien la maladresse avec laquelle ils les abordent, rendent forcément la conclusion néfaste.
A la mise en scène sans pathos, mais indéniablement prenante, de James DeMonaco correspond le jeu de trois comédiens en état de grâce. Si l'intensité et le désespoir d'Ethan Hawke ont de quoi nous étonner, la bravoure inquiétante de Vincent D'Onofrio et la sérénité littéralement silencieuse de Seymour Cassel nous font amèrement regretter que ces acteurs d'exception ne sont pas plus présents sur nos écrans.
Vu le 20 février 2009, à la Salle Pathé Lamennais, en VO
Note de Tootpadu: