Chaser (The)

Chaser (The)
Titre original:Chaser (The)
Réalisateur:Na Hong-jin
Sortie:Cinéma
Durée:123 minutes
Date:18 mars 2009
Note:
Deux prostituées du proxénète et ancien flic Joong-ho ont disparu. Alors qu'il craint qu'elles ont été revendues par un client malhonnête, son bras droit le prévient qu'un client difficile a refusé toutes les filles de service ce soir-là. Du coup, Joong-ho oblige Mi-jin, malade, de s'en occuper. Mais par hasard, il découvre que cet homme avait également pris rendez-vous avec les deux disparues le jour de leur enlèvement supposé. Avec un numéro de téléphone portable et la voiture abandonnée de Mi-jin comme seuls indices, Joong-ho commence la chasse à l'homme.

Critique de Tootpadu

Selon Alfred Hitchcock, un réalisateur qui savait certainement de quoi il parlait, le suspense le plus vicieux et excitant s'instaure au cinéma, quand le spectateur en sait toujours un peu plus que les personnages et qu'il est par conséquent hautement conscient des dangers qu'ils encourent. Dans ce premier film coréen, cet équilibre entre l'avance du public et le retard des personnages en termes de prise d'informations vitales n'est jamais tout à fait respecté de façon satisfaisante. D'emblée, la nature diabolique du suspect ne fait plus aucun doute et la poursuite effrénée du maquereau et de la police s'étire dans un long enchaînement de fausses pistes. Difficile en effet de s'investir émotionnellement dans cette histoire très sombre, qui regorge de personnages antipathiques des deux côtés du spectre du bien et du mal, à l'exception de la victime qui agonise la plupart du temps.
Au lieu d'être une relecture coréenne du Silence des agneaux de Jonathan Demme, ce film dresse un portrait peu reluisant de la police, qui procède à l'aveuglette et sans conviction morale notable. De même, le personnage principal n'a rien d'un héro (déchu). Dans la logique pessimiste du film, toute l'agitation de Joong-ho ne mène à rien, en dépit des grands moyens formels trop expressifs que le jeune réalisateur sollicite à la moindre occasion.
Bien que le récit soit passablement bien huilé, à l'exception de deux culs-de-sac scénaristiques fâcheux (les agressions du maire et de la petite fille), The Chaser n'arrive jamais à se défaire de son apparence de film de genre assez solide, mais guère exceptionnel.

Vu le 12 février 2009, au Club Marbeuf, en VO

Note de Tootpadu: