Un prince à New York

Un prince à New York
Titre original:Un prince à New York
Réalisateur:John Landis
Sortie:Cinéma
Durée:117 minutes
Date:24 août 1988
Note:
A son 21ème anniversaire, Akeem, le prince héritier du royaume africain de Zamunda, doit faire la connaissance de sa future épouse. Mais le jeune souverain en a marre d'être dorloté du matin jusqu'au soir et il demande à son père la permission de partir en voyage pour découvrir le monde pendant quarante jours avant son mariage. Avec son fidèle serviteur Semmi, Akeem se rend alors à New York, dans le quartier pauvre du Queens, où il est sûr de trouver sa reine. Les recherches d'une femme belle et avec du caractère sont d'abord infructueuses, jusqu'à ce qu'Akeem découvre Lisa McDowell, la fille charmante du patron d'un restaurant fast food.

Critique de Tootpadu

Derrière ses airs de réalisateur espiègle, qui assume volontairement le rôle de cancre de sa génération de cinéastes, John Landis cache une réelle capacité de tourner en dérision quelques institutions sacro-saintes de la culture américaine. Après la Bourse dans Un fauteuil pour deux et avant les parcs d'attractions dans Le Flic de Beverly Hills 3, voici les établissements de restauration rapide qui sont visés par la moquerie de Landis, de surcroît avec l'accord du mastodonte McDonald's. La critique du réalisateur ne va peut-être pas toujours en profondeur, mais elle a au moins le mérite de ne pas être dupe de quelques dérives de la société américaine, le matérialisme exacerbé en tête.
Pour le reste, Un prince à New York est une comédie romantique plutôt astucieuse, dont le rythme s'essouffle sérieusement pendant le troisième acte. Tandis qu'Eddie Murphy s'essaie une première fois aux personnages multiples grâce au concours de Rick Baker et d'autres magiciens du maquillage - ce qui allait hélas devenir une constante pesante de ses films suivants -, d'autres comédiens rares ou encore inconnus, comme Arsenio Hall, Cuba Gooding Jr., ou Samuel L. Jackson font plus ou moins rapidement leur apparition. En cela, cette comédie est au moins autant le témoin précieux de son époque que par des aspects de mode encore plus caducs de nos jours.
Nullement une satire cinglante à la façon du Roi à New York de Charles Chaplin, ce film compte néanmoins parmi les productions à la gloire d'Eddie Murphy plus amusantes que ce que le comédien nous fait subir dernièrement. Son regard détaché, proche du conte, sur l'Afrique, avec des animaux sauvages qui se promènent sans gêne dans l'immense jardin de la famille royale, est certainement très loin de la réalité. En revanche, la vanité américaine dans toutes ses formes ne s'en sort pas aussi indemne sous l'oeil malicieux de John Landis.

Vu le 11 février 2009, à la Cinémathèque Française, Salle Henri Langlois, en VO

Note de Tootpadu: