
Titre original: | Plages d'Agnès (Les) |
Réalisateur: | Agnès Varda |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 112 minutes |
Date: | 17 décembre 2008 |
Note: | |
A l'approche de ses quatre-vingts ans, la réalisatrice Agnès Varda se rappelle de sa vie. De son enfance en Belgique et son adolescence à Sète. De ses premiers pas en tant que photographe et derrière la caméra de cinéma. De sa relation avec Jacques Demy et de sa famille. De ses voyages en Chine, à Cuba, et aux Etats-Unis. Et des plages, qui figurent comme une constante dans son long parcours de vie.
Critique de Tootpadu
Agnès Varda est la plus jeune des vieux cinéastes encore en activité ! Cette affirmation ne vise pas tant son âge véritable, qui la prédestinerait en théorie à la maison de repos, mais sa vivacité de corps et d'esprit, qui devient une fois de plus flagrante dans son nouveau documentaire magnifique. Inlassablement en train d'arranger ses plans et ses installations, toujours en quête de nouveaux points de vue et d'un naturel inoxidable, Agnès Varda est sans aucun doute le plus grand trésor cinématographique dont la France dispose en ce moment ! Au lieu de s'engager dans un retour en arrière nostalgique ou narcissique, la cinéaste démonte avec un plaisir espiègle la perception du passé et ses propres souvenirs, pour arriver à un essai filmique revigorant et hautement accessible.
Le secret de la magie du cinéma selon Agnès Varda réside probablement dans sa curiosité inépuisable. Sa capacité de révéler une beauté brute dans les objets les plus banals et de s'intéresser sincèrement, mais sans emphase, au sort de personnes ordinaires garantissent à ses films d'accéder au statut rare et précieux de formidables leçons de vie, pleines d'humilité et d'émerveillement face à des choses, qui passeraient inaperçu devant la caméra de réalisateurs moins attentionnés et vifs. Cet état d'esprit d'une icône du cinéma, apparemment tout à fait abordable, est encore renforcé par une dose considérable d'auto-dérision et de lucidité.
Et puis, même au bout d'un oeuvre truffé de longs et de courts-métrages, de documentaires, de photos et d'installations, Agnès Varda procède toujours avec la même fraîcheur et sans a priori académique à la décomposition des formes et codes du Septième art. En somme, elle ne fait rien comme tout le monde, pour aboutir à un film d'une immense beauté humaniste, qui n'est au fond que le reflet d'une petite et vieille dame, dont la démarche artistique est au moins aussi exaltante que la sincérité avec laquelle elle se livre à la caméra !
Vu le 1er janvier 2009, au MK2 Bibliothèque, Salle 2
Note de Tootpadu: