
Titre original: | Emmerdeur (L') |
Réalisateur: | Francis Veber |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 88 minutes |
Date: | 10 décembre 2008 |
Note: | |
Le jour où Randoni, ancien chef de la pègre, doit témoigner dans un procès à haut risque, le tueur à gages Milan prend une chambre avec une vue imprenable sur le palais de justice à Nice. Seulement, au lieu de remplir son contrat, Milan se retrouve avec son voisin de chambre François Pignon sur les bras. Celui-ci essaye en vain de se suicider, après que sa femme Louise l'a quitté pour son psychiatre, le docteur Edgar Wolf.
Critique de Tootpadu
L'Emmerdeur, réalisé en 1973 par Edouard Molinario avec Lino Ventura et Jacques Brel est un véritable classique du cinéma français. Pas le genre de film culte franchouillard qui n'est connu que dans l'Hexagone, mais un vrai succès international, apprécié autant dans son pays d'origine qu'à l'étranger. Comme c'est souvent le cas lors des démarches de refaire un succès d'antan, il n'y avait aucune urgence de pondre un remake de ce film mémorable. Et pourtant, le projet de Francis Veber, autrefois seulement scénariste et depuis devenu un des réalisateurs populaires les plus cotés du marché, ne manque pas de légitimité, tant cette idée ingénieuse est son bébé. Il se l'est réappropriée alors tout naturellement, pour le meilleur, le pire et parfois le rire, et lui a apposé sa marque de fabrique.
Les modifications du scénario relèvent en effet surtout du cosmétique. Mis à part quelques références aux moyens de communication modernes, comme facebook, et deux ou trois malentendus sans finesse sur l'éventuelle homosexualité des personnages, la situation de départ et l'enchaînement de revirements, plus rocambolesques les uns que les autres, n'ont guère subi d'altération. Ce qui change la donne, par contre, c'est la mise en scène de Francis Veber. Toujours aussi lisse et dépourvu d'une apparence visuelle particulièrement soignée, le style du réalisateur se met une fois de plus au service de ses capacités clairement supérieures de scénariste.
Si L'Emmerdeur fonctionne en effet aussi bien, que ce soit dans sa version originale ou sous cette nouvelle monture, c'est grâce à une fluidité et un rythme narratif sans le moindre temps mort. L'empressement de l'un de tuer et de l'autre de se tuer crée une dynamique irrésistible, qui se passerait presque d'une mise en scène spécifiquement cinématographique. D'ailleurs, le passage de l'histoire par la case théâtre se ressent régulièrement, sans que cette réserve nous fasse bouder notre plaisir de voir une distribution en grande forme s'amuser gaiement avec des répliques exceptionnellement bien écrites.
Vu le 19 novembre 2008, à l'Elysées Biarritz
Note de Tootpadu: