A l'aventure

A l'aventure
Titre original:A l'aventure
Réalisateur:Jean-Claude Brisseau
Sortie:Cinéma
Durée:104 minutes
Date:01 avril 2009
Note:
Sandrine s'ennuie dans sa vie toute tracée. Elle n'éprouve aucune satisfaction dans son travail, après des études de commerce. Et son fiancé ne la fait plus jouir depuis longtemps. L'indépendance matérielle grâce à l'héritage de sa grand-mère et le discours philosophique d'un chaffeur de taxi, qu'elle a rencontré dans un parc, la motivent alors pour prendre une année sabbatique. L'exploration de nouvelles expériences se concrétise rapidement, puisque Sandrine ne tarde pas à coucher avec le premier venu, en l'occurence le psychiatre séduisant Gregory. Celui-ci l'initie dans la quête des plaisirs défendus et de l'orgasme suprême, pendant des séances d'hypnose torrides.

Critique de Tootpadu

Le grand écart osé entre l'érotisme et la philosophie existentialiste, auquel se prête Jean-Claude Brisseau avec son nouveau film, se solde par l'impression persistante, que le réalisateur prend ses ambitions théoriques comme prétexte pour assouvir ses lubies de vieux gâteux. En effet, l'association du plaisir charnel à l'éclaircissement social et scientifique ne fonctionne jamais tout à fait, dans ce conte inégal sur la libération des contraintes, imposées par notre civilisation. Alors que la volonté de Brisseau, de nager contre le courant dans ses prises de position contre la conformité ennuyeuse de notre respectabilité morale, a de quoi séduire le rebelle qui sommeille en nous, sa mise en pratique répond à des pulsations clairement moins nobles.
L'exposition répétée de la chair féminine est ainsi avant tout le fruit d'un voyeurisme assez malsain. Le sujet impuissant de l'homme, qui exerce les pouvoirs de la manipulation et du savoir sur elle, la femme occupe en fait une place guère valorisante dans l'univers du réalisateur. Tandis que la palette des hommes impliqués dans l'intrigue est plutôt large, du fiancé impuissant au pygmalion des capacités surnaturelles, les personnages féminins se trouvent dans une position de soumission permanente, qui modère considérablement la portée érotique de leurs ébats.
Certes, on trouvera toujours un public masculin, voire quelques spectatrices, qui se délecteront du spectacle que livrent les trois femmes en quête de l'orgasme sublime. Mais la masturbation physique équivaut au moins à celle du cerveau dans le contexte d'un film, qui soulève quelques questions pertinentes, avant de sombrer dans un mysticisme douteux.

Vu le 12 novembre 2008, au Club Marbeuf

Note de Tootpadu: