Délire express

Délire express
Titre original:Délire express
Réalisateur:David Gordon Green
Sortie:Cinéma
Durée:112 minutes
Date:03 décembre 2008
Note:
Dale Denton est un huissier de justice privé, qui rêve de devenir animateur de radio, s'il n'est pas en train de fumer de l'herbe ou de sortir avec sa copine Angie, encore au lycée. Dale se fournit depuis deux mois chez le petit dealer Saul Silver. C'est chez celui-ci qu'il se réfugit, lorsqu'il devient le témoin involontaire d'un assassinat commis par Ted Jones, le baron local de la drogue, et une femme policier. Affolés et complètement défoncés, Dale et Saul s'enfuient, avec les hommes de main de Jones à leurs trousses.

Critique de Tootpadu

Les comédies autour de l'abus de drogues "douces" sont plus nombreuses aux Etats-Unis qu'en France, où il faudrait remonter à La Beuze obnubilée de François Desagnat et Thomas Sorriaux d'il y a six ans pour trouver un délire vaguement semblable à Délire express. Pourtant, la perte des facultés mentales devrait se prêter facilement au franchissement des barrières linguistiques et culturelles. Plutôt que d'un film fédérateur dans un mouvement planant, il s'agit dans le cas présent d'une transcription filmique assez ingénieuse d'un trip hallucinant à l'humour agréablement dérisoire.
Sans avoir recours aux dispositifs formels habituels pour suggérer la perception altérée par la consommation de marijuana, le réalisateur David Gordon Green réussit à nous immerger pleinement dans la course folle de son improbable duo de protagonistes. En jouant sur le contraste entre de longs moments de détente et des sursauts d'action hystérique, sa narration adopte une structure temporelle en symbiose avec l'état d'esprit décalé de Dale et Saul.
En même temps, l'intrigue simpliste ne se prend jamais trop au sérieux. Truffée de références aux films des années 1970 et aux séries policières bancales de la décennie suivante, elle s'applique davantage à ne jamais quitter le terrain étroit entre la perte de lucidité et le recul nécessaire à une prise de risque inconsidérée. Si le périple des deux camés fait autant rire, c'est parce qu'ils sont incapables de faire du mal, tout en semant la panique et le chaos autour d'eux.
Enfin, la camaraderie très appuyée entre certains personnages masculins, que l'on pourrait, selon le point de vue, diamétralement interpréter comme de l'homophobie ou des penchants homo-érotiques, s'inscrit surtout dans une conception assez douteuse des rapports entre les genres, au sein d'un univers fictif peuplé de femmes effrayantes, enfantines ou maternelles.

Vu le 4 novembre 2008, au Club Marbeuf, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Un de mes proches m'avait vendu ce film comme une comédie dans la lignée de Tonnerre sous les tropiques. Quelle fut ma déception, en voyant ce "buddy movie" composé de Seth Rogen et de James Franco (seule bonne idée du film) !

Certes, les dialogues sentent bien l'empreinte puissante du geek Judd Apatow mais le reste du film n'est qu'une succession assez ratée de scénettes. On aurait aimé voir une comédie avec plus de rythme et surtout mieux conçue. Tout ici sent en effet la précipitation et le pur produit marketing : deux geeks, de l'herbe militaire, et puis quelques scènes d'action.

Ce film rend d'une certaine façon hommage aux films d'action hollywoodiens, mais dans le même genre, on vous conseille plutôt de revoir les Blues Brothers (le premier pas le deuxième qui est une vraie merde cinématographique). La comédie américaine de l'année reste bien et de loin le dernier film de Ben Stiller !

Film à voir donc en dvd uniquement et non en salle !

Vu le 6 décembre 2008, au Gaumont Disney Village, Salle 7, en VF

Note de Mulder: