Rock n rolla

Rock n rolla
Titre original:Rock n rolla
Réalisateur:Guy Ritchie
Sortie:Cinéma
Durée:114 minutes
Date:19 novembre 2008
Note:
L'homme d'affaires russe mafieux Uri prévoit d'investir dans un grand complexe immobilier à Londres. Afin d'accélérer les procédures administratives, il fait appel au chef de la pègre locale Lenny Cole. Celui-ci lui assure sa collaboration indéfectible en échange de sept millions de livres. Mais cet argent fait des envieux, notamment Stella, la comptable d'Uri, qui engage Mister One Two et sa Horde sauvage pour le dérober. Ce qui arrange à son tour cette bande de petits malfrats, qui doit une somme conséquente à Lenny Cole.

Critique de Tootpadu

Le navrant A la dérive mis à part, qu'il n'a probablement réalisé que pour faire plaisir à sa désormais ex-femme Madonna, Guy Ritchie est l'homme d'un seul film. Qu'il s'appelle Arnaques, crimes & botanique, Snatch Tu braques ou tu raques ou Revolver, l'histoire et le milieu de ses films suivent invariablement la même recette, au point de devenir interchangeables. Rien de neuf à signaler donc pour cet énième récit à tiroirs, qui multiplie les personnages et les liens entre eux, sans en tirer autre chose que ce que nous sommes en droit d'attendre depuis longtemps d'un film de ce réalisateur.
Guy Ritchie reste en effet entièrement prisonnier de son style assez plaisant à suivre, mais malgré tout trop surchargé et affecté pour nous enthousiasmer. L'usage récurrent de la voix off et les innombrables bifurcations de l'histoire, avec un nouveau personnage toutes les dix minutes, ne provoquent plus chez nous le moindre émoi. Même la révélation maladroite de l'homosexualité d'un des personnages n'arrive à perturber, ni en bien, ni en mal, le cours d'un récit trop convaincu de sa propre ingéniosité. Le scénario a beau être élaboré soigneusement jusqu'au dernier détail, les personnages fort caricaturaux le traversent sans laisser la moindre trace durable.
Ainsi, des acteurs à l'écart de talent aussi important qu'un Tom Wilkinson et un Chris Ludacris Bridges végètent sur un pied d'égalité dans ce film trop enjoué et arrogant et pas assez sincère et engageant.

Vu le 20 octobre 2008, au Club de l'Etoile, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Guy Ritchie est l'un des réalisateurs britanniques les plus doués de sa génération, qui a su imposer de film en film sa patte et définir son propre univers. Nous sentons bien qu'il est passionné par le monde des truands. Ainsi, l'excellent Snatch est encore dans nos mémoires.

Après quelques films qui ont été de gros échecs (A la dérive, Revolver), nous sentons bien qu'avec ce film, il souhaite renouer avec le thème de la mafia, dont il s'est fait le fer de lance. Ce film est ainsi brillamment interprété (mention spéciale à Gerard Butler), l'idée de la voix off est excellente et nous assistons à un thriller anglais bourré de références et plein d'humour. En mêlant ironie et de vrais talents de réalisateurs surdoué, Guy Ritchie s'inscrit en quelque sorte dans la mouvance de Tarantino et retrouve de ce fait la hargne absent de ses deux derniers longs-métrages.

Reste que ce film n'est qu'une honnête production anglaise, avec pas mal de longueurs malheureusement. C'est ainsi un film que nous apprécierons mieux chez nous que dans une salle de cinéma.

Vu le 22 novembre 2008, au Gaumont Disney Village, Salle 15, en VF

Note de Mulder: