De la guerre

De la guerre
Titre original:De la guerre
Réalisateur:Bertrand Bonello
Sortie:Cinéma
Durée:132 minutes
Date:01 octobre 2008
Note:
Alors que le réalisateur Bertrand fait seul des repérages dans une entreprise de pompes funèbres, il se retrouve par accident prisonnier dans un cercueil. Cette expérience, qui a duré toute une nuit, lui a permis de toucher à quelque chose de sublime, qu'il aimerait retrouver sans les contraintes de la captivité. Bertrand rencontre alors Charles, qui l'emmène dans une résidence de campagne isolée. Il y suit un stage de la quête du plaisir pur, animé par la mystérieuse Uma, qui changera complètement sa vision de la vie.

Critique de Tootpadu

Ce film énigmatique de Bertrand Bonello exige autant une certaine ouverture d'esprit, qu'il en procure lui-même, à travers le voyage initiatique de son personnage principal. Investi d'une sensualité envoûtante, le récit fait en effet assister le spectateur à une quête de la quiétude, qu'il ne se permet à aucun moment de classifier comme de la folie pure. Les certitudes d'une vie formatée selon les règles de notre civilisation volent progressivement en éclats, jusqu'à laisser Bertrand comme un paria, qui a pourtant goûté au bonheur existentiel complet.
Pourtant, De la guerre ne doit pas être compris comme la promotion naïve d'un style de vie détaché de toute contrainte. Son rôle n'est pas de juger ou de trouver des réponses au malaise vital, comme le laisse supposer la citation de Bob Dylan au début du film. Il nous emmène plutôt en un voyage cérébral et viscéral à la fois, dont on ne sait jamais trop s'il est l'ultime descente aux enfers ou la voie pour atteindre la paix dans l'âme. Le projet de la prophète est suffisamment flou pour permettre plusieurs interprétations possibles. Et la narration s'amuse plus à nous dérouter avec ses séquences oniriques qu'à clarifier des choses, qui relèvent de toute façon du domaine abstrait, à l'opposé des certitudes empiriques.
Enfin, Mathieu Amalric prouve une fois de plus avec ce film qu'il est l'un des acteurs les plus courageux et les moins prévisibles actuellement en activité ! Il confère à cette histoire éthérée une présence immédiate et une urgence du bien-être, qui rendent le parcours de son personnage hautement fascinant. Même quand le scénario bascule dans le délire complet, comme lors de la séquence directement inspirée d'Apocalypse now de Francis Ford Coppola, le jeu engagé de Mathieu Amalric nous permet de rester parfaitement impliqués dans l'histoire.

Vu le 8 octobre 2008, au MK2 Quai de Seine, Salle 5

Note de Tootpadu: