Coluche l'histoire d'un mec

Titre original: | Coluche l'histoire d'un mec |
Réalisateur: | Antoine de Caunes |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 102 minutes |
Date: | 15 octobre 2008 |
Note: | |
A l'automne 1980, la France s'apprête à voir un deuxième septennat du président de droite Valéry Giscard d'Estaing. Le comique Coluche, alors au sommet de sa popularité, annonce pour rire qu'il va, lui aussi, se présenter à l'élection présidentielle du mois de mai suivant. Ce qui a commencé comme un pari fou va bientôt impliquer totalement l'artiste, qui ne se dit proche d'aucun mouvement politique, mais qui accepte le soutien de tout le monde, ou presque. L'ambition de Coluche de mettre à l'envers le système politique français réussit, tout en mettant le comédien face à ses propres contradictions.
Critique de Tootpadu
La vie de Michel Colucci ne se résume pas à sa candidature capotée à l'élection présidentielle de 1981. De nos jours, Coluche reste d'actualité par son action humanitaire, qui se perpétue à travers les Restos du coeur, et dans nos mémoires comme un comique et un comédien hors pair. Pourtant, Antoine De Caunes a choisi ce chapitre d'une vie mouvementée pour aborder tant que possible une légende nationale. Par conséquent, son film révèle plus sur l'état d'esprit d'une certaine époque que sur le déroulement biographique d'une célébrité, ce qui n'est finalement pas à son désavantage.
Coluche l'histoire d'un mec se permet certes de succomber à quelques passages obligés du genre, comme la vie privée agitée de son héros, entre la drogue, les filles et un divorce en suspens. Mais dans l'essentiel, il décrit le combat perdu d'avance d'un individu désinvolte contre un système de conformisme et de répression parfaitement huilé. De cette thématique universelle, le film tire même une certaine pertinence dans l'actualité, en vue du contrôle des grands groupes médiatiques par quelques décideurs de mèche avec le pouvoir en place. Peu importe les coups ingénieux que Coluche invente pour dynamiser sa campagne et raviver le débat politique, il se trouve rapidement mis à l'écart par un conglomérat d'éléments, qui s'investissent dans le maintien du statu quo. Ce musellement d'un esprit vif, mais guère constructif, est décrit sans trop de manichéisme. En effet, le scénario de Diastème et De Caunes insiste autant sur les accès de mégalomanie et le dilettantisme de Coluche que sur les abus d'un pouvoir, dont la moins mauvaise variante raflera en fin de compte la mise.
François-Xavier Demaison dans le rôle principal n'accomplit pas tant un tour de force, qu'il donne raisonnablement vie à un idole populaire connu par tous. Son portrait se résume à quelques énervements et une sincérité jamais tout à fait fiable et prévisible. En cela, il rend un hommage modeste à Coluche, qui était sans doute loin du super-héros populaire que la légende se plaît à colporter. Mais Demaison laisse au moins une impression plus durable que ses comparses, qui disparaissent et apparaissent sans laisser de trace, comme dans chaque biographie filmique qui se respecte.
Enfin, les talents de metteur en scène d'Antoine De Caunes se développent doucement. Ceci est ainsi son film le plus accompli d'un point de vue formel, ce qui ne veut pas dire grand-chose en vue de sa carrière assez pitoyable dans le domaine jusqu'à présent. Son plus grand accomplissement consiste à donner à son film une apparence soignée et une narration guère empressée de répondre aux exigences immuables du genre, les réserves précitées et une indication finale de l'autre grand combat de Coluche mises à part.
Vu le 6 octobre 2008, au Club 13
Note de Tootpadu:
Critique de Mulder
Le film d'Antoine De Caunes, basé sur un moment de la vie de l'un des comiques les plus connus et respectés en France, est à vrai dire une cruelle déception. Le problème de ce film est qu'il se base sur un moment limité dans le temps de la vie de cet acteur comique (sa période politique) et fait ainsi l'impasse sur sa raison d'être. Le film, une sorte de hagiographie ratée comparé à La Môme a un tempo trop lent pour retenir notre attention. Nous somnolons ainsi pendant une heure trois quarts, quand certaines personnes dans la salle ne s'endorment pas carrément.
La seule bonne idée du film est d'avoir demandé à François-Xavier Demaison d'interpréter et de ressembler à Coluche. Il est ainsi méconnaissable et a réussi à avoir les mêmes tics que son personnage. Reste que ce film est à ce jour le plus réussi de Antoine de Caunes. Certes, ce n'est toujours pas une réussite, mais il devrait avoir une bonne carrière sur nos chaînes hertziennes. De là à aller le voir au cinéma, je répondrais par la négative, tellement nous avons l'impression d'être devant un téléfilm que l'on pourrait voir un mercredi soir sur France 2.
Le film manque en effet de profondeur et d'originalité pour nous séduire complètement et en se focalisent sur une période courte et grave de la vie de Coluche risquera de décevoir pleinement son public. Sa platitude est tellement exaspérante que même les blagues reprises du comique tombent à plat et n'arrivent pas à nous faire sourire.
Une réelle déception !
Vu le 17 octobre 2008, au Gaumont Disney Village, Salle 1
Note de Mulder: