
Titre original: | Hancock |
Réalisateur: | Peter Berg |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 92 minutes |
Date: | 09 juillet 2008 |
Note: | |
John Hancock n'est pas un super-héros comme les autres. Alcoolique et peu sociable, il remplit son rôle de dernier rempart contre le crime à Los Angeles avec une maladresse et une insolence, qui lui attirent à la fois les foudres du public et de la police, désabusée de devoir faire le ménage après les interventions destructrices de Hancock. Reconnaissant d'avoir été sauvé par Hancock d'une rencontre malencontreuse avec un train, l'expert en relations publiques Ray Embrey décide d'améliorer son image impopulaire.
Critique de Tootpadu
Le film de super-héros est en crise. En dépit de quelques signes encourageants récemment, comme le très solide Iron Man, et d'un succès commercial continuel, le genre montre presque autant d'indices d'un essoufflement prochain. Si l'on peut établir un lien entre le monde politique international et le marché du cinéma, les films de super-héros se trouvent actuellement dans une position de force exclusive, semblable à l'hégémonie américaine après la fin de la Guerre froide. Tout le monde sait ce que sont devenus les Etats-Unis depuis, et il y a gros à parier que ce genre trop en vogue en ce moment subira tôt ou tard le même sort d'un déclin cyclique. Les signes avant-coureurs s'abattent déjà sur nous, puisqu'après les platitudes de la parodie à la Zucker (Super-héros Movie), ce film prétendument taillé sur mesure pour Will Smith tente de déconstruire le genre de l'intérieur. Et échoue misérablement !
La prémisse du scénario n'est pas sans intérêt. Le super-héros, qui fait par ailleurs figure de seul héros filmique qu'il nous reste après un siècle de mises en question des idéals au cinéma, est un raté complet, un bon à rien qui ne personnifie aucune valeur positive. Que ce nihilisme contre-productif éprouve le besoin de s'articuler à travers un ton tendancieux, au bord de l'homophobie, est cependant le moindre des soucis d'un scénario en chute libre par la suite.
L'idée initiale est en effet vite abandonnée, au profit d'un apprivoisement en règle de cet anti-héros, qui n'a essentiellement rien à foutre de rien. Une fois rentré dans l'ordre, un procédé consensuel et abêtissant qui dure au mieux un quart d'heure, le héros désormais insipide découvre la vérité aberrante sur ses origines, qui déplace l'intrigue sur le plan hasardeux d'une histoire d'amour improbable à travers le temps et l'espace. C'est au plus tard à ce moment là que Hancock perd complètement les pédales, s'enfonçant sans le moindre espoir de rédemption dans l'abîme du néant filmique. Et ce ne sont certainement pas la mise en scène assez laide de Peter Berg et les effets spéciaux médiocres (la tempête inutile pendant l'affrontement) qui vont y changer quoique ce soit. En comparaison, le dernier Batman de Christopher Nolan n'est pas non plus un film parfait. Mais il dispose au moins du savoir-faire technique nécessaire pour rendre des camions, qui volent dans l'air, spectaculaires et époustouflants !
Le plus mauvais film avec Will Smith depuis l'infâme Men in Black II !
Vu le 14 juillet 2008, à l'UGC Ciné Cité La Défense, Salle 16, en VO
Note de Tootpadu:
Critique de Mulder
Peter Berg est un jeune réalisateur capable du meilleur (Le royaume, Very bad things) comme du très moyen (Bienvenu dans la jungle). Ce film en tant que film de super-héros est assez décevant, car il a tendance à faire plutôt place à un "Will Smith Show" qu’à un film sur la thématique d’un nouveau super-héros.
La comédie fonctionne ici à pleine vitamine et permet notamment à Will Smith de lâcher des répliques plus offensives les unes que les autres, entre deux scènes d'action pleines de tonus. Mais ce film se veut un film de super-héros et non une comédie, d’où un hors sujet qui nous laisse à froid !
L'intrigue est autant abracadabrante que les effets spéciaux sont spectaculaires. Dommage pour les comédiens qui sont convaincants, et pour le réalisateur, qui offre ici un regard décalé sur le traditionnel film de super-héros. Le film se décompose en deux parties inégales : avant et après la transformation. C'est évidemment la première, politiquement incorrecte, qui est la meilleure partie du film. On ressort d'autant plus frustré que le scénario recèle quelques bonnes idées, mais que, malheureusement, on sent que le studio a fait pression sur Peter Berg pour gommer tout ce qui pourrait déplaire à certaines personnes, au point de rend fade son film. On espère donc que la sortie en DVD nous gratifiera d’une "director's cut" pleine de scènes censurées, notamment celle dans laquelle Hancock se bourre la gueule avec un mineur.
Par rapport à des films comme The Dark knight Le Chevalier noir, L'Incroyable Hulk, et Iron Man, ce film de super-héros nous déçoit considérablement, malgré la présence magnifique de Charlize Theron ! Toute vêtue de noire, elle apparaît comme le fantasme ultime de tout fan de comics et nous rappelle le Phoenix des X-men.
Vu le 11 juillet 2008, au Gaumont Disney Village, Salle 1, en VF
Note de Mulder: