Seigneur des anneaux - Le retour du Roi (Le)

Seigneur des anneaux - Le retour du Roi (Le)
Titre original:The Lord of the Rings: The Return of the King
Réalisateur:Peter Jackson
Sortie:Cinéma
Durée:201 minutes
Date:17 décembre 2003
Note:
Les armées de Sauron ont attaqué Minas Tirith, la capitale de Gondor. Jamais ce royaume autrefois puissant n'a eu autant besoin de son roi. Mais Aragorn trouvera-t-il en lui la volonté d'accomplir sa destinée ? Tandis que Gandalf s'efforce de soutenir les forces brisées de Gondor, Théoden exhorte les guerriers de Rohan à se joindre au combat. Mais malgré leur courage et leur loyauté, les forces des Hommes ne sont pas de taille à lutter contre les innombrables légions d'ennemis qui s'abattent sur le royaume... Chaque victoire se paye d'immenses sacrifices. Malgré ses pertes, la Communauté se jette dans la bataille pour la vie, ses membres faisant tout pour détourner l'attention de Sauron afin de donner à Frodon une chance d'accomplir sa quête. Voyageant à travers les terres ennemies, ce dernier doit se reposer sur Sam et Gollum, tandis que l'Anneau continue de le tenter...

Critique de Mulder

Le Seigneur des Anneaux : Le retour du roi est la conclusion époustouflante d'une trilogie épique qui a laissé une empreinte indélébile sur le paysage cinématographique. L'adaptation magistrale par le réalisateur Peter Jackson de la saga intemporelle de J.R.R. Tolkien atteint son crescendo triomphal dans un film qui mêle harmonieusement la grandeur et l'intimité, le spectacle et l'émotion, et la fantaisie et l'humanité.

D'une durée de plus de quatre heures dans sa version étendue, le film ne semble jamais trop long, ce qui témoigne de sa narration captivante et de l'engagement inébranlable des acteurs et de l'équipe. La scène d'ouverture, avec sa représentation obsédante de la transformation tragique de Gollum, donne immédiatement le ton des thèmes lourds et de l'exploration profonde des personnages qui nous attendent. À partir de là, chaque moment est méticuleusement conçu pour résonner avec grandeur et signification, capturant l'essence du monde de Tolkien et la profondeur de ses personnages.

L'un des principaux atouts du Retour du Roi réside dans sa représentation des relations complexes entre ses personnages. Le lien entre Frodon, Sam et Gollum occupe une place centrale, l'interprétation de Sam par Sean Astin se révélant être une performance exceptionnelle. Sa loyauté inébranlable et sa profondeur émotionnelle témoignent du pouvoir de l'amitié face aux ténèbres. Au fil de leur périple, le poids émotionnel devient palpable et le public s'immerge totalement dans leurs luttes et leurs triomphes.

La mise en scène de Peter Jackson est une véritable œuvre d'art, qui mêle harmonieusement batailles épiques et moments intimes. La bataille des champs du Pelennor, un spectacle visuel qui met en scène l'affrontement entre le bien et le mal à une échelle sans précédent, est l'un des moments les plus forts. L'attention portée aux détails dans chaque image, des vastes paysages aux costumes complexes, contribue à l'expérience immersive, créant un monde à la fois fantastique et authentique.

L'ensemble de la distribution offre des performances exceptionnelles, Elijah Wood incarnant Frodon et Viggo Mortensen incarnant Aragorn avec leadership et détermination. L'interprétation de Gollum par Andy Serkis, grâce à la technologie de capture de mouvements, témoigne de son talent remarquable et des progrès de l'imagerie de synthèse. Les acteurs secondaires, notamment Ian McKellen dans le rôle de Gandalf et l'ensemble des acteurs, ajoutent des couches de profondeur et de nuance au récit.

Bien qu'il ne soit pas exempt de défauts mineurs, tels que des problèmes de rythme occasionnels et des fins multiples, Le Retour du Roi reste une réussite monumentale. Son exploration thématique du sacrifice, de l'amitié et de l'attrait du pouvoir résonne profondément, reflétant les thèmes intemporels de l'œuvre originale de Tolkien. L'édition étendue, bien que parfois indulgente, améliore le développement des personnages et les arcs narratifs, ajoutant une couche supplémentaire de richesse à une histoire déjà remarquable.

Alors que nous faisons nos adieux à la Terre du Milieu et à la grandeur de la trilogie visionnaire de Peter Jackson, Le Retour du Roi laisse un héritage durable. Sa narration captivante, ses images à couper le souffle et sa profondeur thématique l'élèvent au rang de chef-d'œuvre cinématographique. Ce film n'est pas une simple adaptation ; c'est un travail d'amour, un témoignage du pouvoir de l'imagination et une conclusion appropriée à un voyage qui a conquis les cœurs et les esprits des spectateurs du monde entier. Au panthéon du cinéma fantastique, Le Seigneur des Anneaux : Le Retour du Roi brille comme un phare d'excellence, un véritable chef-d'œuvre qui continuera d'enchanter et d'inspirer les générations à venir.

Le seigneur des anneaux : le retour du Roi (The Lord of the Rings: The Return of the King)
Réalisé par Peter Jackson
Écrit par Fran Walsh, Philippa Boyens, Peter Jackson
D'après Le retour du roi de J. R. R. Tolkien
Produit par Barrie M. Osborne, Fran Walsh, Peter Jackson
Avec Elijah Wood, Ian McKellen, Liv Tyler, Viggo Mortensen, Sean Astin, Cate Blanchett, John Rhys-Davies, Bernard Hill, Billy Boyd, Dominic Monaghan, Orlando Bloom, Hugo Weaving, Miranda Otto, David Wenham, Karl Urban, John Noble, Andy Serkis, Ian Holm, Sean Bean
Directeur de la photographie : Andrew Lesnie
Montage : Jamie Selkirk
Musique : Howard Shore
Sociétés de production : New Line Cinema, WingNut Films
Distribué par New Line Cinema (Etats-Unis), Warner Bros (France)
Dates de sortie : 1er décembre 2003 (Embassy Theatre), 17 décembre 2003 (Etats-Unis, France)
Durée : 201 minutes

Revu le 4 avril 2023 (video)

Note de Mulder:

Critique de Tootpadu

Maintenant que le dernier volet de cette trilogie tant attendue par certains est sorti, il est temps de reconnaître l'exploit accompli par Peter Jackson et ses collaborateurs. Saluons tout d'abord le niveau de qualité élevé et soutenu, tout comme l'homogénéité de l'oeuvre dans sa totalité, de la première séquence dans le Comté jusqu'à la dernière image là-bas même. En effet, les circonstances de production et de distribution très rapprochées dans le temps, ainsi que la continuité de l'équipe créative et technique sont pour beaucoup dans le souffle épique sans faille qui englobe cet accomplissement impressionnant. Car extrèmement rares sont les oeuvres qui disposent d'une telle liberté financière et créative, à peine bridée dans le cas présent par l'obligation de sortir d'abord des éditions plus courtes avant d'offrir des versions définitives. Seules la production russe de "Guerre et paix" (1968) et, encore bien plus antérieure, celle des "Niebelungen" (1924) par Fritz Lang en Allemagne viennent à l'esprit lorsqu'on cherche une entreprise aussi ambitieuse. Mais l'économie du cinéma fonctionnait différemment à ces époques, et aucune autre trilogie de mémoire récente, pour peu qu'elle ait été créée par un seul et unique réalisateur, peut se permettre d'être comparé au "Seigneur des Anneaux". Même celle du "Parrain" perd dans la plupart des catégories de comparaison, par sa troisième partie disloquée du contexte de production des années 1970 et son scénario inventé de toutes pièces qui laisse même la porte ouverte à une suite appréhendée. Aucun sacrilège majeur à déplorer chez Jackson par contre, qui - apparemment, puisqu'on n'a pas lire les livres - s'est montré fidèle à son oeuvre d'origine auquel il a ouvert toute une nouvelle génération d'adeptes.
Si donc la qualité de l'ensembe des trois films ne fait plus de doute, la considération du "Retour du roi" à partir de ses propres mérites s'avère plus délicate.
Passons sur le fait qu'une incompréhension complète doit résulter de la vision de ce seul volet sans la connaissance des précédents, sur le début pas complètement réussi et légèrement brouillon - en dépit du retour en arrière sur la vie de Gollum - et une fin qui cherche trop à boucler le cercle, à force de conclusions répétitives ou, du moins, anti-climactiques. Ce qui reste, c'est la même vision qui faisait auparavant la qualité de la "Communauté" et le caractère par trop guerrier et froid des "Deux Tours". Ainsi, le récit continue son chemin d'aller-retour entre Frodon et ses deux acolytes et le reste de l'alliance contre le vilain Sauron qui, mené par un Gandalf de plus en plus dominant mais toujours aussi sage, rassemble les troupes de l'humanité accablée pour une dernière bataille contre les ourques, qui ressemble beaucoup à celle du gouffre de Helm dans "Les deux tours" sans être ici une pièce maîtresse comparable.
Oui, la plus grande faiblesse de cet épilogue est sa faiblesse de caractéristiques propres, son absence d'apporter de nouvelles pierres à l'édifice du "Seigneur", tels l'avaient fait "La Communauté", une exposition que j'estime de plus en plus tellement elle prépare avec génie pour un périple qui a finalement de près raté le sommet, et "Les deux tours" avec le personnage de Gollum et l'introduction d'une échelle de confrontation guerrière. Tout ce que l'on savait déjà des six heures de films d'avant trouve ici un certain approfondissement, un déplacement progressif des priorités ou une répétition satisfaisante, mais il manque cruellement ce petit plus qui en ferait plus qu'une conclusion acceptable d'une oeuvre épique. Certes, le récit se recentre sur les Hobbits qui forment depuis toujours le coeur de l'histoire, donnant vie à la sagesse de Gandalf, à l'acquisition de responsabilité et de légitimité d'Aragorn, à la touche d'humour apportée par Gimli et à la noblesse et beauté de Legolas. Toutefois, le passage en accéléré d'une bataille à l'autre, d'un décor mystérieux et hanté à l'autre et la strucutre finalement assez déliée de ces plus de trois heures de film en font une sorte de clafoutis avec plein de cerises sur le gâteau (certaines séquences impressionnent encore longtemps après la fin) mais avec une base quelque peu besogneuse, trop préoccupée à terminer correctement chaque élément de cette saga complexe.

Vu le 29 décembre 2003, au Gaumont Grand Ecran Italie, Salle 1, en VO

Note de Tootpadu: