Hauts murs (Les)

Hauts murs (Les)
Titre original:Hauts murs (Les)
Réalisateur:Christian Faure
Sortie:Cinéma
Durée:95 minutes
Date:30 avril 2008
Note:
En 1932, après sa troisième tentative de fugue de l'orphelinat, Yves Treguier est envoyé dans une maison d'éducation surveillée, la dernière étape avec la prison. Alors qu'il subit les brimades de quelques autres garçons et les abus de pouvoir des surveillants, Yves rêve de s'enfuir une fois de plus, cette fois-ci pour partir en Amérique.

Critique de Tootpadu

De la misère, de la misère et encore de la misère. Il émane une tristesse profonde de ce drame d'adolescence. L'existence dans l'enceinte de cette institution, à laquelle il ne manque que le nom pour être une prison, ne réserve aucun moment édifiant, aucun espoir à ses jeunes pensionnaires. Et c'est grâce à la mise en scène solide de Christian Faure que ce désespoir permanent ne bascule ni dans le misérabilisme, ni dans le conte sur la bonté face à une adversité atroce. Comme ce fut déjà le cas dans son téléfilm mémorable "Juste une question d'amour", Faure se contente, en toute lucidité, d'observer ses personnages en tant qu'êtres humains : hautement imparfaits et enclins aux actes lâches et abjects certes, mais également capables de rares sursauts de bonté, qui ne mènent pas forcément à quelque chose.
Le climat qui règne au sein du foyer pour garçons incorrigibles est ainsi lourd d'abus de force de la part des adultes et de maltraitances sexuelles commises par les détenus les plus âgés. L'expression filmique de cette anarchie larvée ne fait pas dans l'exagération gratuite. Chacun des supplices participe à la création efficace, quoique pas forcément subtile, d'un état d'esprit résigné, qui rêve peut-être de contestation et de fuite, mais qui se réfugie aussi, avec la même lourdeur dans l'âme, dans le suicide. Bien que le dénouement et l'annonce à la fin du film de la fermeture tardive, mais définitive, de ces maisons de mauvaise éducation, apportent une note artificiellement positive, pour la plupart du temps, Les Hauts murs réussit à maintenir un ton grave et sans complaisance envers la misère.
Tandis que les jeunes comédiens s'en sortent tous très bien, les seconds rôles interprétés par des acteurs et actrices de renom valent aussi pour une fois leur pesant d'or. Notamment Carole Bouquet, en mère ingrate et tristement impuissante, et Catherine Jacob, en femme du directeur sensuelle et pas contre quelques entraves au règlement, savent se distinguer positivement.

Vu le 15 mai 2008, à l'UGC Ciné Cité Bercy, Salle 12

Note de Tootpadu: