
Titre original: | Jeux de dupes |
Réalisateur: | George Clooney |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 114 minutes |
Date: | 23 avril 2008 |
Note: | |
En 1925, le football américain professionnel est une bien piètre affaire. Alors que les masses acclament ce sport au niveau universitaire, les équipes adultes n'attirent pas grand monde avec leurs matchs truqués et amateurs. Depuis sa démobilisation, Dodge Connolly gagne tant bien que mal sa vie en jouant, le plus récemment avec les Bulldogs de Duluth. Mais une à une, les équipes professionneles font faillite, faute de sponsors et de joueurs porteurs. Connolly espère alors changer la donne, en engageant Carter Rutherford, le champion de la ligue universitaire et un héros national de la guerre. En même temps, la journaliste futée Lexie Littleton doit écrire un article sur Rutherford, qui démasquerait ses exploits héroïques comme une imposture maladroite.
Critique de Tootpadu
George Clooney s'imagine depuis quelques années déjà comme l'ambassadeur de la mémoire de Hollywood. Une fois sa notoriété du petit écran transférée sur le grand, il a oeuvré méticuleusement pour s'établir comme l'héritier irrésistible de Cary Grant et d'autres charmeurs séduisants de l'âge d'or de Hollywood. Depuis que son ambition a été légitimée par une flopée de nominations aux Oscars, Clooney n'arrête plus de poser comme la vedette à l'ancienne et incontournable du cinéma américain. On pourrait lui reprocher d'en faire un peu trop et de s'être trompé d'époque en quelque sorte, tellement on devine derrière ses nombreux engagements professionnels et privés un besoin pressant de se mettre en valeur. Mais ce serait mentir de prétendre que certains choix de George Clooney ne forcent pas le respect, venants de la part d'un acteur, qui a dû batailler longtemps sur le petit écran, avant de saisir sa chance parmi les gros joueurs du cinéma.
Son troisième film en tant que réalisateur reflète assez bien ce dilemme d'appréciation. L'opportunisme du projet en termes de prestige est en effet indéniable, tout comme son avenir commercial est plutôt compromis, en vue de ses résultats modestes au box-office américain et de son thème très peu porteur sur le marché international. A sa légèreté de ton tout à fait plaisante près, qui lorgne un peu trop clairement vers les comédies américaines des années 1930, ce film ressemble même à s'y méprendre à De l'ombre à la lumière de Ron Howard.
Et pourtant, dans toute sa révérence appuyée au cinéma d'antan, Jeux de dupes n'en demeure pas moins un film fort sympathique, qui sait ne pas trop se prendre au sérieux. Le style de Clooney n'est pas aussi débordant et inventif que celui de ses idoles, les frères Coen. Mais il dispose d'un bagage filmique suffisamment solide pour associer avec adresse le côté pétillant de la comédie, les exigences d'authenticité d'un film d'époque et les enjeux propres à un sport, que le spectateur non initié ne comprendra point mieux, après avoir vu cette comédie divertissante et malgré tout légère.
Vu le 8 mai 2008, au MK2 Quai de Seine, Salle 5, en VO
Note de Tootpadu:
Critique de Mulder
Georges Clooney est, chose certaine, un excellent comédien, un homme engagé en politique, qui, en se servant de son image, réussit à prêcher la bonne parole dans son pays (ce qui est rare, au passage). Il est aussi un réalisateur à suivre et montre avec cette comédie, inspirée des comédies des années 50, un vrai panache. Les joutes oratoires entre les trois acteurs principaux (Clooney, Renée Zellweger, John Krasinski) sont un vrai régal et imposent le respect de tout passionné de cinéma. De plus, la grande force de ce film est d’avoir réussi à sortir dans nos salles françaises un film sur le football américain. En effet, la plupart des films sur ce sport sortent plutôt directement en dvd en France et ne passent pas par le chemin traditionnel des salles obscures.
De nouveau, Georges Clooney s’inspire, et cela se ressent, des films auxquels il a participé précédemment, notamment ceux des frères Coen (O’Brother). On est ainsi dans un contexte avec lequel nous sommes déjà familiarisés.
Ce film est, malgré quelques longueurs et quelques scènes en trop, un excellent divertissement, que nous conseillons à tous les passionnés de vrai cinéma, et non de blockbusters lamentables et boursouflés d’effets spéciaux (genre Jurassic Park).
Vu le 26 avril 2008, au Gaumont Disney Village, Salle 7, en VF
Note de Mulder: