
Titre original: | Grandes personnes (Les) |
Réalisateur: | Anna Novion |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 84 minutes |
Date: | 12 novembre 2008 |
Note: | |
Tous les ans au mois d'août, pour l'anniversaire de sa fille Jeanne, qu'il élève seul, Albert lui offre un voyage dans un pays européen. Pour ses dix-sept ans, il l'emmène en Suède, sur les traces d'un trésor légendaire sur l'île de Styrsö. Mais le séjour planifié jusqu'au moindre détail subit rapidement des déconvenues, puisque, suite à une erreur de réservation, Albert et Jeanne devront partager leur maison de vacances avec la propriétaire Annika et Christine, une amie française de celle-ci. Alors qu'Albert désapprouve de cette intrusion dans son intimité estivale, Jeanne en profite pour fuir le contrôle de son père et rencontrer des garçons suédois.
Critique de Tootpadu
Quand cette comédie sortira, probablement à la rentrée, elle fera l'effet d'un souvenir nostalgique de l'oisiveté estivale. Sa qualité principale se trouve cependant ailleurs : dans l'observation pétillante de la relation entre un père et sa fille, qui sont à la fois caricaturaux et profondément humains. Avec un ton irrévérencieux, mais jamais blessant, Anna Novion explore les rapports conflictuels au sein d'une famille éclatée. L'amertume du père et la timidité sentimentale de la fille relèvent certes du bagage conventionnel du genre. Mais le récit de ces vacances, sans doute décisives pour tous les participants, les ravive avec une telle fraîcheur décomplexée, qu'ils ne peuvent que charmer.
Les maladresses tout à fait ordinaires des personnages, ces accidents de la vie qui ne font pas forcément des dégâts, mais qui définissent un caractère, se succèdent tranquillement, sans faire de vagues. Les Grandes personnes interagissent par de petits gestes d'apparence anodine, des sursauts de désinvolture ou, au contraire, des signes de névrose, qui rendent cette période préservée propice aux rapprochements presque par hasard.
L'écriture fine de la réalisatrice et de ses co-scénaristes Béatrice Colombier et Mathieu Robin ne force jamais le trait et ne cherche pas non plus des conclusions toutes faites. Elle évolue plutôt sur le terrain, hélas trop rarement exploré par la comédie française, de la normalité et de ses petits tracas. Que la réalisatrice a su se concentrer en toute modestie sur ce petit monde ordinaire, mais pas commun, nous donne de l'espoir pour ses films à venir, habités par la même légèreté amusante, souhaitons-le.
Vu le 5 mai 2008, à la Cinémathèque Française, Salle Jean Epstein
Note de Tootpadu: