
Titre original: | Manipulation |
Réalisateur: | Marcel Langenegger |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 107 minutes |
Date: | 03 septembre 2008 |
Note: | |
Le comptable Jonathan McQuarry n'a guère l'impression d'avoir réussi sa vie. Engagé immédiatement après la fin de ses études par une firme prestigieuse à New York, il enchaîne depuis les audits dans des sociétés, dont les responsables préfèrent le voir partir rapidement, au lieu de subir des examens approfondis de leurs comptes. Dans un de ces cabinets luxueux, il croise un soir Wyatt Bose, un avocat qui semble mener l'existence dont Jonathan a rêvé depuis toujours. Bose prend le jeune comptable sous son aile et l'introduit même dans un cercle d'échanges sexuels anonymes, entre les hommes et les femmes de la haute sphère de Wall Street. Enivré par ce style de vie hédoniste, Jonathan apprendra à ses dépens que Bose ne l'a pas choisi par hasard.
Critique de Tootpadu
Le style visuel très soigné de la première partie de ce thriller plutôt prévisible contribue largement à son intensité. Rien d'étonnant à ce que les décors froids et fonctionnels des tours de bureaux soient autant impliqués dans la narration, puisque le réalisateur Marcel Langenegger est issu du monde de la pub, où l'attrait plastique prime depuis toujours sur la valeur du fond. Ce qui ne veut pas dire que l'opération de séduction d'un homme solitaire et influençable ne fonctionne qu'en tant qu'exercice de style clinquant. L'accomplissement de la mise en scène, d'autant plus notable qu'il s'agit ici d'un premier film, réside dans sa capacité de mettre cet univers étincelant au service d'un plan diabolique.
Même si les différentes étapes de cette manipulation, qui a platement donné naissance au titre français du film, n'innovent nullement le genre, elles disposent de suffisamment de crédibilité pour permettre au spectateur de s'identifier au protagoniste, trop naïf et romantique pour ce monde. L'agencement astucieux de l'intrigue au cours de la première partie du film se montre sous un jour d'autant plus avantageux, que cette construction raffinée tombe piètrement en lambeaux à la fin. Il vaut en effet mieux avoir pris son petit plaisir de cinéphile, avant que l'action ne soit déplacée en Espagne, où les revirements abracadabrants et finalement décevants abondent.
Il ne reste alors plus que le souvenir savoureux, à défaut d'être réellement érotique, de l'apparition de Charlotte Rampling et de Natasha Henstridge en mangeuses d'hommes sans inhibition. Et jusqu'à un certain point, quand le scénario abandonne toute vraisemblance, Hugh Jackman se montre convaincant dans un rôle plus tordu que les héros fantastiques ou romantiques, mais toujours exemplaires, qu'il a l'habitude d'interpréter. Une pareille reconversion brillante ne réussit cependant pas à Ewan McGregor et Michelle Williams, qui font plutôt figure de maillon faible dans ce film trop inégal pour vraiment enthousiasmer.
Vu le 29 avril 2008, à la Salle Pathé Lincoln, en VO
Note de Tootpadu:
Critique de Mulder
Il nous arrive souvent de nous demander, comment des acteurs doués, comme ici Hugh Jackman, Ewan McGregor et Michelle Williams, ont pu donner leur accord pour jouer dans des petits thrillers au scénario si piteux ? La réalisation de ce petit film est si imparfaite que l'on se demande pour quelle raison ces comédiens participent à cette production. On pourrait comprendre l'envie de Hugh Jackman de casser son image de personnage de comics ou de héros infaillible (Wolverine, opération espadon..), mais il serait plus judicieux pour lui de mieux sélectionner les films dans lesquels il joue, afin d'avoir une filmographie de premier ordre.
Ce thriller ne vaut ainsi que pour la présence de ses comédiens rivalisant de charme. Car tout le reste tient à une esthétique publicitaire cossue, au discours moralisateur niais, en passant par la présence d'invités aussi improbables (Charlotte Rampling) que la trame principale. Ce thriller faussement hitchcockien est honteusement prévisible et ne restera pas longtemps dans nos mémoires. Pire, son coté impersonnel et passe-partout s'abîme dans un fond d'invraisemblances que ne compense aucune inspiration. Le titre original du film lui donne donc bien son nom : Deception !
Vu le 5 septembre 2008, au Gaumont Disney Village, en VF
Note de Mulder: