Disco

Disco
Titre original:Disco
Réalisateur:Fabien Onteniente
Sortie:Cinéma
Durée:103 minutes
Date:02 avril 2008
Note:
Au Havre, Didier Graindorge désespère de ne pas pouvoir accueillir son fils Brian pour les vacances. Avant de laisser partir ce dernier voir son père, l'ex-femme de Didier exige que celui-ci lui offre un véritable voyage, et non pas des jours sans saveur en Normandie. Mais Didier est au chômage et en plus endetté jusqu'au cou à cause d'un escroc, pour lequel il avait vendu des lits d'eau jamais arrivés à tous ses voisins du quartier populaire du Grand Large. L'occasion inespérée de partir tout de même se présente, lorsque Jean-François Jackson, un ami ancien de Didier et le patron de la boîte "Gin Fizz", organise un concours de danse disco, avec un voyage en Australie à la clef pour le gagnant. Didier et ses amis Neuneuil et Walter, qui formaient dans les années 1980 le célèbre trio local les "Bee Kings", reprennent alors du service.

Critique de Tootpadu

Le ringard fait toujours recette, s'il faut croire les plus d'un million de spectateurs français, qui se sont rués dans les salles pour découvrir cette comédie nullement amusante pendant sa première semaine d'exploitation. Depuis le début de la décennie, Fabien Onteniente s'est en effet fait le chantre d'un cinéma populaire, qui plonge avec un dévouement nauséabond dans les retranchements les moins édifiants de rapports de classe archaïques. Ses films sont une célébration éternelle du plouc, qui s'aventure malgré lui dans le monde des riches, pour en revenir avec l'assurance, que sa vie faite d'habitudes ringardes vaut plus chère que tout l'or du monde. Que ce mouvement de la découverte d'un univers social étranger s'inverse d'un film à l'autre constitue la seule différence entre ces films autrement interchangeables jusqu'à ce que mort par ennui s'ensuive.
Dans le cas présent, le scénario, particulièrement faiblard en termes de rythme dramatique, se contente de promouvoir un entêtement en dépit et malgré tout, visant à démontrer que même le plus grand paumé est digne d'un petit coin au soleil. Pas assez de cette morale atrocement simpliste, les vannes rances et les revirements hautement improbables se succèdent avec une mollesse narrative, qui empêche le moindre attachement émotionnel. Toutefois, le style fade d'Onteniente se montre le plus défaillant, lorsqu'il s'agit de faire monter la tension pendant les compétitions de danse. Bien sûr, dans le grand dessein de la confirmation réactionnaire du modèle hiérarchique des classes en France, le concours n'est qu'un prétexte, comme ce fut en son temps le foot dans 3 zéros ou le camping dans le film du même nom. Mais filmer les déhanchements sur la piste avec une telle absence de dynamisme est peut-être la meilleure preuve de la piètre qualité de la mise en scène de Fabien Onteniente.
Les seuls à tirer tant soit peu leur épingle du jeu sont Emmanuelle Béart et Samuel Le Bihan. La première confère au moins un brin de sincérité à son affaire tumultueuse et en fin de compte pitoyable avec ce faux Travolta. Et le second est le seul à dégager une certaine sensualité virile sur la piste de danse, là où ses compères s'agitent disgracieusement.

Vu le 14 avril 2008, à l'UGC Normandie, Salle 1

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Avant d’aller voir Disco, je voyais en ce film un rival à l’excellent Bienvenue chez les ch'tis de Dany Boon. J’avoue m’être trompé grandement en attendant une bonne comédie française réussie. Dans ce film tout sonne faux, malgré la très bonne idée de remettre en avant un courant musical désuet, ayant connu son heure de gloire dans les années 1970s. De ce courant, nous restent en mémoire que les très bonnes chansons des Bee Gees, issues de La Fièvre du samedi soir, le film culte de John Badham.

Une nouvelle fois, Franck Dubosc tient le film entièrement sur ses épaules et réussit, par moments, à nous faire un peu rire. Mais le reste des personnages est si caricatural (mention spéciale à l’employé de Darty) que le film n’arrive pas à nous captiver. Reste qu'Emmanuelle Béart, dans un rôle ingrat de professeur de danse, montre qu’elle est non seulement une grande actrice, mais qu'elle semble en effet avoir la danse dans la peau. Elle réussit ainsi à relever le niveau du film, où les seconds rôles sont également mal desservis. Gérard Depardieu n’a jamais été aussi mauvais, hormis dans Bogus !

Même la scène du restaurant au Buffalo Grill et celle de la danse finale n’arrivent pas à relever le niveau décevant de ce film commercial dépourvu d’une âme.

Si vous voulez voir une bonne comédie française, retournez voir Bienvenue chez les ch'tis. Si vous pouvez attendre, vous pourrez voir ce film sur TF1 un dimanche ou mardi soir prochainement …

Vu le 4 avril 2008, au Gaumont Disney Village, Salle 11

Note de Mulder: