
Titre original: | Angles d'attaque |
Réalisateur: | Pete Travis |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 90 minutes |
Date: | 19 mars 2008 |
Note: | |
Les caméras du monde entier sont braquées sur Salamanque en Espagne, où le président américain Ashton devra prononcer un discours sur sa nouvelle stratégie de lutte contre le terrorisme, en présence d'autres chefs d'état. Son garde du corps personnel Thomas Barnes reprend du service à cette occasion, après avoir été blessé lors d'une tentative d'assassinat l'année précédente. Avant même que le président ne s'approche du pupitre, il est la cible de coups de feu. Dans la confusion générale, une bombe explose. L'agent Barnes entame alors une course contre la montre pour retrouver les responsables de cette tragédie d'envergure internationale.
Critique de Tootpadu
Ce premier film américain de Pete Travis, le réalisateur irlandais qui s'était fait un petit nom avec Omagh, mélange le bon et le moins bon dans un thriller politique haletant, mais pas toujours très crédible. Une fois que la poussière et le choc sont retombés suite à la première séquence, qui relate les événements dramatiques depuis le point de vue des journalistes, le retour en arrière à de multiples reprises, qui revient encore et encore sur le même incident, ne s'avère pas forcément comme un dispositif narratif très dynamique.
La multiplication des points de vue ne sert en effet pas à démentir l'attentat, à la façon d'un Rashomon et ses récits contradictoires autour d'un crime. Chaque épisode apporte plutôt de petits détails supplémentaires, qui dévoileront petit à petit toute la vérité sur le complot machiavélique. Sauf que la perspective de certains personnages est franchement dispensable et ne paraît être incluse que pour renforcer artificiellement et inutilement l'impact émotionnel de l'histoire (le touriste américain qui filme l'attentat, interprété par Forest Whitaker). Et qu'en fin de compte, la vérité est tellement banale ou tirée par les cheveux, selon la bonne volonté ou pas du spectateur, que l'éventuelle portée politique du film s'essouffle bien avant la fin grandiloquente.
Pendant très longtemps, Angles d'attaque fonctionne pratiquement comme un film d'entraînement pour terroristes en herbe. Le plan du groupuscule de contestation violente est si bien élaboré et couronné de succès jusqu'à un certain point, que le ton du film en devient presque anti-américain. Mais bien sûr, le héros à toute épreuve, une sorte de surhomme au volant, réussit à inverser la tendance et à accomplir in extremis son devoir de garde du corps docile. Peu importe alors que le récit s'autodétruit en même temps, tellement la réunion des fils de l'histoire est poussive et aucunement crédible, tant que la morale d'un film après tout très américain est sauve.
Il n'en reste pas moins qu'Angles d'attaque profite amplement d'un rythme musclé, grâce au montage de Stuart Baird comme toujours à toute épreuve, et d'une narration qui jongle pas sans adresse avec la structure complexe de l'histoire. Et puis, retrouver des acteurs d'une autre époque, c'est-à-dire des années 1980, comme Dennis Quaid, Sigourney Weaver, William Hurt et Forest Whitaker, n'est pas sans charme nostalgique non plus.
Vu le 4 mars 2008, au Club de l'Etoile, en VO
Note de Tootpadu:
Critique de Mulder
Soyons directs : Angles d’attaque est un honnête petit thriller où la forme est plus importante que le fond. En effet, toute la force de ce film vient d’un point de vue différent que peuvent avoir des personnes sur le même drame qui se joue devant leurs yeux. Du point de vue de la mise en scène, on a l’impression d’être devant un épisode de "24 heures chrono" (l’horloge qui apparaît et semble montrer que l’action est en temps réel), où l’agent Thomas Barnes (Dennis Quaid) vient en remplacement de Jack Bauer (Kiefer Sutherland).
Certes, il y a dans ce film pas mal d’invraisemblances, mais sa courte durée vient renforcer toute notre attention. De plus, le casting est composé de bons comédiens avec en tête William Hurt et Forrest Whitaker.
Ce film est donc à voir dans de bonnes conditions pour en apprécier toute la force. Reste cependant que selon moi, un bon thriller doit durer au minimum deux heures et surtout éviter de nous montrer huit fois la même scène. L’exercice de style de ce film fonctionne ici, car il est nouveau, mais il faudrait à voir que d’autres films ne l’utilisent pas d’aussitôt, car cela ne pourra pas avoir la même force, l’effet de nouveauté n’ayant plus lieu.
Vu le 4 mars 2008, au Club de l'Etoile, en VO
Note de Mulder: