Into the Wild

Into the Wild
Titre original:Into the Wild
Réalisateur:Sean Penn
Sortie:Cinéma
Durée:147 minutes
Date:09 janvier 2008
Note:
Traumatisé par une enfance tourmentée et en quête d'une vérité en dehors de son confort matériel, le jeune Christopher McCandless plaque tout, après avoir brillamment achevé ses études. Il donne tout son argent à une association humanitaire et part à l'aventure à bord de sa vieille voiture, sans rien dire à sa famille. Devenu un véritable vagabond, sans attaches et finalement à pied et sans le sou, Christopher change son nom en "Alex Supertramp" et se dirige vers sa destination de rêve, le grand Nord de l'Alaska. Sur sa route, il croise des hommes et des femmes qui l'aident, d'une manière ou d'une autre, dans son périple physique et spirituel.

Critique de Tootpadu

Il n'y a pas que le protagoniste de ce film pseudo-philosophique qui se cherche. Après avoir atteint une certaine maturité avec son troisième film, The Pledge, Sean Penn s'enfonce une fois de plus dans un déluge de maniérismes, censés sublimer la quête existentielle du jeune homme. Ses agitations en grande quantité, qui ne délaissent pas le moindre dispositif narratif et formel, de la voix off au ralenti, en passant par les écrits de McCandless, qui apparaissent en surimpression à l'écran, et un montage d'un pouvoir de suggestion tapageur, ne garantissent cependant nullement une qualité quelconque. L'immensité des grands espaces est certes jolie à voir, et mise en contraste avec un peu trop d'évidence avec les plans serrés des visages des parents, mais elle contribue uniquement à l'aspect ostentatoire du film, dont le seul but paraît être la promotion d'un narcissisme naturaliste primaire et en fin de compte vide de sens.
Le propos du film est en effet plutôt nébuleux, au lieu d'être complexe. Le retour à la nature est célébré comme une révélation majeure, et constitue probablement l'attrait commercial principal du film pour un public en quête de valeurs pures, tout en prenant une tournure plus tragique vers la fin. Et la démarche du héros intransigeant peut être lue comme la réaction narcissique d'un enfant matériellement gâté, mais mentalement effrayé à vie par les querelles incessantes de ses parents. Les moyens qu'il se donne pour sortir de ce malaise existentiel sont des plus abstraits, et on aurait presque envie de l'encourager à s'engager dans des rapports sexuels, quand l'occasion se présente, puisque son état de puceau, ou au moins asexuel, l'empêche sans doute de voir la vie d'une façon moins éthérée et bêtement idéaliste.
De l'humanité pure et dure, sans chichi prétentieux, on n'en trouve que lors de l'épisode autour du vieux veuf dans le désert. Portée par l'interprétation magistrale de Hal Holbrook, cette rencontre indique une vie sociale plus stable et sincère pour McCandless, que ne pourrait l'être le chemin tout tracé par ses parents ou le vagabondage à la destination illusoire, auquel il se prédestine.

Vu le 9 janvier 2008, au MK2 Nation, Salle 1, en VO

Note de Tootpadu: