Chambre 1408

Chambre 1408
Titre original:Chambre 1408
Réalisateur:Mikael Håfström
Sortie:Cinéma
Durée:100 minutes
Date:16 janvier 2008
Note:
Autrefois un écrivain prometteur, Mike Enslin rédige désormais à la chaîne des guides des endroits hantés les plus effrayants. En phase de bouclage pour son nouveau manuel sur les hôtels maudits, il est mis sur la piste de la chambre 1408 du Dolphin Hôtel à New York. Malgré les objections véhémentes de la direction de l'établissement, qui ne veut à aucun prix louer cette chambre maudite, dans laquelle ont eu lieu de nombreuses morts suspectes au fil des ans, Enslin s'y installe pour la nuit. Convaincu que les fantômes et les spectres n'existent pas, il devra vite changer d'avis, s'il ne veut survivre ne serait-ce qu'une heure dans cet endroit qui le met face aux angoisses de son passé.

Critique de Tootpadu

Une voiture avance dans la pluie, la nuit, sur une route abandonnée. Le conducteur semble paumé et énervé de ne pas trouver son chemin. Il arrive finalement à un hôtel reculé, où les tenanciers l'accueillent avec une serviabilité suspecte. Pendant les premières minutes de Chambre 1408, on se croirait face à une suite du très médiocre Motel. Mais ce n'est là que la première des fausses pistes sur lesquelles le réalisateur suédois Mikael Håfström mène malicieusement ses spectateurs dans son deuxième film américain.
Le récit de cette adaptation d'une nouvelle de Stephen King est en effet particulièrement trompeur et terrifiant. Les effets narratifs et formels n'y sont pas nombreux, mais ils accomplissent une perte de repères diablement efficace. Le dérèglement psychologique du personnage principal, à moins que ce soit réellement la pièce qui se transforme par elle-même d'une façon aussi radicale, s'y transmet au spectateur avec une aisance inquiétante. La négation, le doute, et puis la lutte acharnée pour la survie physique et mentale : ces stations d'une menace oppressante se succèdent imperceptiblement et elles entraînent le spectateur avec elles qu'il le veuille ou non.
Le sentiment de claustrophobie, réel ou imaginé, est manié avec une subtilité exceptionnelle, pour un film de genre hollywoodien, par Mikael Håfström. L'histoire a beau être complètement hallucinante, la narration et la solidité des interprétations, surtout John Cusack qui est malmené du début jusqu'à la fin du film, mais aussi Samuel L. Jackson dans un petit rôle très classe, réussissent à nous y faire croire pendant deux heures. Les revirements mesquins et l'intensité du ton font ainsi de Chambre 1408 une montagne russe émotionnelle et horrifique du plus bel effet !

Vu le 11 décembre 2007, au Planet Hollywood Champs-Elysées, en VO

Note de Tootpadu: