
Titre original: | Pont de Cassandra (Le) |
Réalisateur: | George Pan Cosmatos |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 121 minutes |
Date: | 14 juin 1977 |
Note: | |
Un groupuscule de terroristes suédois attaque le centre de l'Organisation Internationale de Santé à Genève. L'opération échoue, mais un des activistes s'échappe, atteint d'un virus de peste mortel, issu des laboratoires américains. Il arrive à monter dans le train transcontinental à destination de Stockholm. Aussitôt alerté, le responsable militaire américain Mackenzie dirige la surveillance du train. Pour éviter que le virus se propage, il ordonne la déviation du train vers la Pologne, où un camp de quarantaine attend le millier de passagers. Sur la route du train infecté se trouve le pont vétuste de Cassandra.
Critique de Tootpadu
L'improbabilité est la qualité majeure de ce film catastrophe des années 1970. Objectivement parlant, on est face à un mauvais film, qui ne fait que rassembler les éléments phares du genre très en vogue à cette époque-là. Mais les maladresses de sa narration et les coups tordus de son scénario aberrant en font l'exemple parfait du navet hautement jouissif !
La psychologie des personnages et leurs actions plus ou moins héroïques sont ainsi d'une nature clairement risible et nullement ancrées dans un semblant de réalité. Les ébats du couple principal et des alliances secondaires pas moins grotesques s'inspirent davantage d'une fiction populaire, nourrie par un romantisme très commun. Et l'opposition entre le commandant américain implacable et le médecin plus modéré, dans le théâtre d'opération parallèle curieusement intimiste, est tout aussi dépourvu de bon sens. Enfin, la progression de la menace et les mesures prises pour l'enrayer sont également fidèles à cette surenchère décousue, qui ne nous permet à aucun moment de prendre ce film au sérieux.
Et pourtant, Le Pont de Cassandra est tellement mal fait, et la distribution luxueuse croit tellement en sa mission abracadabrante - à l'exception éventuelle d'Alida Valli, qui se cache derrière des lunettes énormes et dont le scénario dispose avec une aisance du même niveau de désinvolture avec lequel il recompose artificiellement une famille à la fin, entre sa fille et le couple de héros -, que sa vision est une fois de plus une expérience fort hilarante. Difficile en effet de décider qui est le plus ringard, entre un O.J. Simpson en faux prêtre qui appelle sans arrêt la petite fille "Choupette", un Richard Harris en médecin tellement préoccupé par la propagation de l'épidémie qu'il saute au plumard avec son ex-femme dès qu'il a pris connaissance de tous les détails de la menace, ou un Lee Strasberg en prestidigitateur juif qui est censé donner un peu de sérieux et de dignité à l'intrigue, en vain.
Revu le 30 novembre 2007, à la Cinémathèque Française, Salle Jean Epstein, en VF :-(
Note de Tootpadu: